Ma chère fille,
Sache que je t’aime. Mais depuis quelque temps, c’est difficile entre nous deux. Tu as six ans, mais j’ai l’impression de vivre avec une ado de quinze ans. À quatre ans, je me disais que c’était le fucking four. À cinq ans, je croyais que le fucking-four perdurait. Mais aujourd’hui, je sais tout simplement que tu es comme ça. Tu as un caractère de marde, on va se dire les vrais mots.
Je m’amuse à dire que tu es ma Drama Queen. Tu t’écorches un doigt, et c’est la fin du monde. Ton frère te pousse légèrement, et la planète entière entend ton mécontentement. Tout est toujours gros. Tes peines, tes colères, tes babounages. Et j’essaie de vivre avec ça, tant bien que mal. Mais je m’en viens fatiguée. Des fois, tu oublies que tu as un petit frère de trois ans et une petite sœur de dix-huit mois qui, eux aussi, ont besoin de l’attention de maman. Mais tu demandes TOUTE l’attention. Maman aimerait tant se départager entre vous trois. Mais parfois j’ai peur de te dire non. Pour ne pas vivre de crisettes et de babounes.
Maman t’aime, t’sais. Mais j’aimerais ça que tu t’adoucisses, que tu me donnes un petit répit. Tu es tellement intelligente. Et c’est ce qui me fâche le plus; ta volonté de vouloir nous faire grimper dans les rideaux. Et maman est tellement poisson, j’embarque dans tes frustrations bidon. Et nos chicanes repartent de plus belle. Le jeu du chat et la souris repart.
Je ne peux pas dire que je m’ennuie de la petite fille douce que tu étais puisque tu es comme tu es depuis si longtemps, mais je m’ennuie de nos moments sans chicane, sans cris. Je peux aussi dire que je m’ennuie de la maman que j’étais. Calme et sereine. En fait, je m’en veux à moi aussi. De ne pas être à la hauteur, de ne pas toujours te comprendre dans tes moments plus difficiles. Simplement te prendre et te dire « ça va passer mon amour ».
Je sais qu’un jour, tout sera beau et plaisant entre nous. Et ce, plus que pour quelques heures consécutives.
J’ai hâte à ce jour ma belle fille. Mais d’ici là, n’oublie pas que Maman t’aime. Malgré les larmes qui coulent parfois sur mes joues après nos chicanes et malgré mon ton de voix qui grimpe beaucoup trop haut.
Je t’aime, ma petite Drama Queen.
Faudrait prendre des fleurs de Bach.Ça pourrait vous aider toute les 2. Moi ça m’aide énormément.
Bon courage. Carine.
Très beau message d’une mère à sa fille !
C’est totalement la même chose ici , je te comptend tellement . Moi aussi je me dit voyons on pourrait pas arrêter de se chicaner tout le temps et la plupart du temps pour des niairies…
Ayoye! C’est carrément ma vie! J’aurais écrit ce texte; il n’y aurait eu aucune différence. Pas facile, parfois.
Merci!
Merci pour ce beau message! Sa me rejoins tellement. Je vie exactement la même chose avec ma fille de 6 ans. Moi je surnomme la mienne ma Miss Personnalité. Je me sens moins seule en lisant votre message et sa me redonne courage et espoir.
Oh! J’ai l’impression de lire ce que j’aurais moi-même écrit pour ma 3e de 8 ans… On peut donc voir que c’est un trait de caractère et non le fait d’être la 1ere ou la dernière…
Wow, on dirais que je l’ai écrit moi-même!
Merci, car ça fait toujours du bien de ne pas se sentir seule!!!
Je vis exactement la même chose avec ma belle grande de 10 ans qui a une petite soeur de 18 mois! Je tiens bon même si je sais que le pire est à venir (ado)!
Moi, je me reconnais… j’étais cette petite fille! Je sais que ça a été difficile pour ma mère. Elle devait, elle aussi, être épuisée. Maintenant on s’entend très bien, mais c’est arrivé seulement à l’âge adulte… Je ne peux évidemment pas comparer avec ta fille, ni ta situation. Mais peut-être que mon témoignage pourra aider! Pour moi aussi, en tant que petite fille, c’était difficile. Mes émotions étaient tellement intenses, je n’arrivais pas à les contrôler. Enfant, j’avais donc l’impression de ne pas être « correcte », que c’était un défaut. On m’a étiquetée et ça m’a blessée. À l’âge adulte, j’ai compris que c’était normal, que certaines personnes vivent leurs émotions plus fortement que d’autres et que ça peut être une force, si c’est bien canalisé. Maintenant, je vis beaucoup mieux avec ça… et mes proches aussi!
Mon garçon est comme ça aussi, très intense dans toutes ses émotions et lorsqu’il avait seulement 4 ans, son père et moi, on a décidé qu’on voulait pas que notre relation avec lui soit comme ça, avec des crises et des chicanes à longueur de journée (on était à bout). On a consulté différentes ressources pour avoir de l’aide et finalement avec la compréhension de toutes ses hypersensibilités (sensorielle, auditive, gustative…) et de l’ergothérapie, mon beau grand garçon de 8 ans est passé d’environ 6 jours de crises de bacon par semaine à environ 1 jour de contestation/bougonage par semaine. Il faut pas perdre espoir, des fois ça prend du temps ou de l’aide, mais on fini par voir la lumière au bout du tunel