Ma petite fille,
Si tu savais comme maman a peur de tout et de rien.
Dès le moment où tu es sortie de mes entrailles, j’ai eu peur que tu ne pleures pas comme le font tous les bébés naissants. Et c’est là que ma peur est née. Cette peur viscérale qui m’a envahie au même moment où l’amour inconditionnel que j’ai pour toi m’a frappée de plein fouet.
Puis je n’ai plus jamais cessé de vivre la peur au ventre.
Cette peur de tout et de rien en même temps.
Cette peur de vieillir et de devoir partir.
Cette peur de ne pas te voir grandir.
Cette peur de manquer un moment important de ta vie.
Cette peur de ne pas être à la hauteur du petit humain merveilleux que tu es.
Cette peur de ne pas avoir agi ou dit au bon moment ce que tu attendais de moi.
Cette peur de te décevoir.
Cette peur que tu hérites de mes travers.
Cette peur que tu sois malade.
Cette peur que tu sois rejetée.
Cette peur de ne pas être assez bonne pour toi.
Cette peur de ne pas être une bonne mère.
Cette peur à chaque fois où le téléphone sonne au travail et que c’est pour moi.
Et la liste se continue ainsi et à l’infini.
Ce sentiment que je connaissais peu avant, avant ton apparition dans ma vie, je le vis maintenant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sans cesse, sans répit, jamais.
Mais peu à peu, au fil des saisons et des centimètres que tu as gagnés, j’ai compris que les peurs faisaient partie intégrante de la vie et qu’il fallait apprendre à les apprivoiser et à les contrôler pour qu’elles ne deviennent jamais notre ennemie.
Ma fille, sache qu’elles seront sans doute ta plus grande bataille, mais ne les laisse jamais te paralyser. Tout ce qu’il y a de plus beau dans la vie a souvent commencé par la peur et tu en es le plus bel exemple dans la mienne.
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