Règle générale, mis à part quelques cas isolés, nous ne faisons pas des enfants pour en faire des êtres pathétiques et malheureux. La maman ne se dit pas, en flattant son ventre bien rond : «Mon petit cœur… tu seras diabétique à cinq ans, tu grandiras malpoli et désaxé et quand tu seras grand, tu seras une plaie pour la société». Non.
Avant de devenir mère, lorsque mon utopie de jeune adulte était encore intacte, je me disais même que de faire des enfants était la solution aux problèmes dans le monde. Élever des êtres sensibles, humains, intelligents d’esprit et de cœur était l’arme secrète qui éradiquerait toutes les guerres et les injustices. Ça, c’était avant de découvrir l’ampleur de la tâche de faire de ces petits morveux des êtres décents… Enfin.
Bref, éduquer des enfants est le projet le plus exigeant, épuisant, stressant et traumatisant qu’il m’a été donné de faire. Il faut dire que je prends l’industrie très à cœur. Je me remets en question, je lis, je me re-remets en question, je m’informe, jusqu’à ne plus savoir le geste parfait à poser lorsque bébé #4 me crache au visage en riant.
Ce qui nous mène au nerf de la guerre, l’opinion d’autrui. Parce que je les ai désirés, parce que j’ai vomi pendant neuf mois, parce que j’ai accouché en trente heures sans épidurale, parce que j’ai allaité aux heures et demie nuit après nuit, parce que j’ai traversé les gastros, parce que j’ai pleuré avec lui à sa première journée de maternelle, parce que j’ai perdu patience puis je me suis excusée, parce que je le connais par cœur, parce qu’il n’y a rien au monde de plus important pour moi que son bonheur…. non Gisèle, tu n’es pas mieux placée que moi pour savoir ce qui est bon ou mauvais pour mon enfant.
Quand je vais avoir besoin de ton opinion, tu le sauras. Alors si ma phrase ne commence pas par : «qu’en penses-tu Ginette…» garde ton opinion pour toi. Ce n’est pas que je suis fermée à la discussion, c’est juste qu’il n’y a personne de mieux placé que moi pour savoir ce qui m’a menée à mes choix. Marche dans mes souliers Gertrude, viens faire un stage de dix ans dans ma famille et après tu me diras ce que t’en penses. D’ici là, garde pour toi tes insécurités. Parce que je le sais dans le fond que tu me parles de toi Gisèle. Je sais bien que ce sont tes propres inquiétudes que tu me garroches, sinon pourquoi prendrais-tu cela tant à cœur? Tu as peut-être manqué d’amour dans ton enfance… ou d’air à la naissance, va savoir. La bonne nouvelle, c’est que tu peux faire ce que tu veux avec les tiens! Et si de faire tout le contraire de moi te renforce dans tes décisions pas de problème Germaine.
Ah! Et en passant, moi non plus je ne suis pas d’accord avec la façon dont tu élèves tes enfants.
Sans rancune.
On my god j’adore! Amen Sti! Bor*** que ça fait du bien à lire ça!