Depuis plusieurs années maintenant, que toi et moi sommes amies. Rien n’a changé depuis, sauf le fait que je vis désormais dans un mode parental. Même si des fois, on aimerait que ce soit moins compliqué, on s’amuse toujours autant. Parfois, me vient l’envie de te dire certaines choses qu’au final, je garde pour moi. Sauf qu’aujourd’hui, comme je sais que tu m’aimes assez et que notre amitié est capable d’encaisser ces quelques paroles désormais essentielles à ma santé mentale, les voici.
#1 Les soirées qui finissent tard, ça ne convient plus
Je sais qu’on y a goûté. Pis, que les soirées arrosées, qui n’en finissent plus de finir, ont longtemps fait partie de notre routine. Aujourd’hui, même si c’est chose du passé, ça arrive qu’on ait envie de se voir juste pour se voir. Pis, ces soirées-là, je sais que souvent, tu aimerais qu’elles s’éternisent. Et je te donne raison ! Finir le party un vendredi soir à 10h00, c’est loin d’être le projet le plus palpitant. Sauf que ces soirs-là, même si j’ai ben du fun, j’ai toujours un amer petit fond de pensées qui me rappelle que demain matin, 6h00 am, je serai réveillée je me ferai réveiller. Pas par la trame sonore d’un cadran, non (de toute façon, un cadran, c’est un petit objet devenu totalement inutile, dès le moment où tu passes le step de l’accouchement) ; je me ferai réveiller par quelque chose qui ressemble à «j’ai faim maman, je veux déjeuner maintenant» ! Pis, si je n’ai pas mon enfant cette fois-là, je serai probablement réveillée quand même à la même heure. Histoire de clancher tout ce que je dois avoir fait durant la fin de semaine. Ou bien, parce que je serai juste trop conditionnée, à tout le temps me réveiller à l’heure des coqs. Ça fait que, je sais que je suis plate, et je m’excuse.
#2 Nos états de fatigue sont un sujet délicat
Laisse-moi te dire que la fatigue devient un état permanent quand ont devient parent. Qu’on s’entende bien, je ne suis pas en train de dénigrer ton propre état de fatigue. Loin de là. Je sais que tu travailles d’arrache-pied, que tu entretiens du mieux que tu le peux ta vie sociale, et que toi aussi, parfois, t’es claqué(e). Mais il y a une règle non écrite dans l’amitié entre un parent et un non-parent qui stipule que tout non-parent se doit d’éviter de mentionner son propre état de fatigue à un parent. Sans quoi, il se peut que j’aie une flagrante envie de te répondre quelque chose de bien simple dans le genre «va te coucher». C’est simple. C’est qu’un parent, malgré toute sa bonne volonté de se coucher tôt pour diminuer son état de fatigue, ne sera jamais maître de son propre sommeil. JA-MAIS. Quinze minutes après avoir fermé les yeux, c’est l’envie de pipi, la toux qui ne passe pas, une soif intense qui réclame un verre d’eau, un toutou qui s’est lancé en bas du lit ou encore, le monstre dans la garde-robe qui terrorise la maisonnée.
#3 Les conversations décousues font partie de mon quotidien
Je veux que tu saches que quand tu me parles, même si parfois ça n’en a pas l’air, je t’écoute. Que la volonté d’avoir un échange verbal mature et adéquat est présente à chaque fois que l’on entretient une conversation. Toutefois, je suis consciente que j’ai souvent l’air atteinte du syndrome de Gille de la Tourette. Que mes phrases sont constituées d’un mélange pas trop homogène de cris de majorettes et de breaking news offert par une présentatrice de nouvelles. T’sais dans le genre : Donc, j’ai demandé au travail, débarque du divan, c’est pas un trampoline, si je pouvais avoir un, je compte jusqu’à trois, congé, 1, et finalement. 2 , il m’a été accordé. 3. C’est pour ça que j’en fais pas de cas lorsque tu me regardes avec un air découragé et un brin écoeuré.
Ça fait que mon ami(e), merci de m’endurer et de m’aimer comme avant. Je te promets d’en faire autant, le jour où toi, tu seras parent.
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