Mon enfant,
Tu es née mon contraire. Ou serait-ce plutôt ma copie conforme? Je ne sais trop. Mais pour une quelconque raison, entre nous, il y a toujours eu des flammèches. Pas de demi-mesures. Ta joie de vivre, ta vivacité d’esprit et ton côté théâtral, n’ont d’égal que ta capacité à changer d’humeur sur un dix sous.
La puissance de nos sentiments l’un pour l’autre semble être notre pire ennemi au quotidien. Tels deux aimants qui se repoussent, toute l’affection du monde ne suffit pas à nous rapprocher. Tu appuies volontiers sur tous mes mauvais boutons et je suis souvent incapable de ne pas réagir à tes provocations. Tu es l’huile sur mon feu, je suis le souffle de vent sur tes braises rougeoyantes.
Certaines journées, à travers les crises, ton insolence, ma discipline, les conséquences, le renforcement positif, mes pertes de patience, les mots qui dépassent la pensée ou qui sont criés trop fort, je m’y perds. Je manque d’indulgence à ton égard, je suis épuisée. Je suis triste de constater que je n’ai plus envie de passer du temps avec toi. Ça me tire trop de jus, j’ai l’impression d’être vidée, de n’avoir plus rien à te donner. Dans les pires périodes, il m’arrive de me demander si je t’ai aimé aujourd’hui, si je t’aime à cet instant…?
Dans ces moments-là, je m’arrête une minute. Et j’imagine. J’imagine que quelqu’un à l’école est méchant avec toi. Qu’une personne veuille te faire du mal. Que tu sois en danger, que tu sois loin de moi. Et instantanément, je l’ai. Ce coup de poing dans le ventre, cette pulsion de maman-lion qui remonte des entrailles. L’amour, le vrai. Il est bel et bien là. Même si certains jours, il est enfoui sous bien du négatif, et que je dois m’arrêter pour l’épousseter un peu. Il est toujours là, immuable, solide comme le roc.
Ça me donne le kick qu’il faut pour travailler encore plus fort à améliorer notre relation chaque jour. Pour que nos incendies destructeurs deviennent de beaux feux d’artifice colorés. Toujours explosifs, mais oh combien plus doux pour l’âme!
Bien sûr que je t’aime. Chaque seconde de chaque minute de chaque heure. Et c’est pour ça que je ne te lâcherai pas.
C’est fou comme tous tes textes me collent à la peau. Si tu ne te nomme pas bientôt on va penser que c’est moi la collaboratrice dans l’ombre 😉
My god! Quelqu’un a mis les mots exacts sur comment je me sens dans ces jours difficiles!!! Merci!
j’aurais pu écrire ce texte mot à mot! Ma fille que j’aime tant !
texte-beaume pour toute cette culpabilité démentielle et incontrôlable.
Je vois que tout les commentaires ici sont mis par des parents… Je m’adresse à chacun d’entre vous dans ce message… Je suis une adolescente et je vis des turbulences régulièrement avec ma mère à la maison. Je me met à crier et débattre sur des sujets si stupides parfois. Je ne peut m’en empêcher… C’est comme si j’avais besoin de cette guerre entre nous deux. Pourtant, je déteste cela. Si elle savait le nombre de fois que ma meilleure m’a demandé ce qui clochait et que je n’ai pas osé lui répondre puisque je savais que j’étais le problème. Si seulement elle savait le nombre de jours et de nuits que j’ai passé à le demander pourquoi je fais cela et à me sentir mal. Si elle savait les larmes que j’ai versé en repensant à comment égoïste et sans coeur j’ai été. Si elle savait combien je l’ai et je l’admire. Si elle savai les remords que j’ai. Je sais que comment j’agis est mal. Pourquoi ne puis-je simplement pas arrêter d’être cette personne affreuse que je suis devenue? Pendant un moment, j’ai voulu redevenir celle que j’étais avant. Je me suis demandé comment je pourrais redevenir cette dernière. J’ai essayé. Sans succès. J’ai finalement fini par comprendre : elle n’existe plus. Cette enfant si fragile et douce que j’étais, elle est partie. C’est difficile à accepter pour moi mais certainement pour ma mère aussi. J’imagine qu’il faudra apprendre à l’aimer et à la comprendre. Je l’aime ma mère. J’ai besoin qu’elle reste près de moi malgré les querelles et les guerres. Vos enfants aussi. Parfois, il n’y a pas de mots pour décrire comment nous nous sentons alors nous gardons cela pour nous même. Il y a bien des choses qui arrivent dans la vie de vos enfants mais que vous ingorez puisqu’ils ne sont pas capable de vous en parler. C’est trop dur. Ne cherchez pas à tout savoir. Soyez simplement là qu’ils aient besoin de vous ou non. Qu’ils le veuillent ou non. Souez trop présent si vous le souhaitez. Laissez-les savoir que vou les aimez quoi qu’il arrive.
Ma mère, je l’aime te elle m’aime. Nous nous querellons et nous nous calinons. Nous nous aimons et nous nous détestons. C’est comme ça que ça marche et l’on ne peut rien y changer. Nous ne pouvons pas changer la façon que les choses se produisent mais nous pouvont changer la façon que nous les voyont… Voyez les choses du point de vue de votre enfant et tout sera plus clair.
Anonyme