La quête de l’équilibre, c’est un peu l’histoire de ma vie. Comme si la femme que je suis était fondamentalement incapable d’accéder à quelque chose d’équilibré si elle n’est pas d’abord tombée.
Cet équilibre, je le poursuis jour et nuit, depuis que j’ai mes petits. Je souhaite l’atteindre, idéalement dans toutes les sphères de ma vie. Parce qu’on ne se le cachera pas, c’est l’idéal pour se sentir bien. Mais j’y arrive assez difficilement. Et quand j’y arrive finalement, c’est parce que j’ai d’abord visité mon ennemi, le déséquilibre.
Ça me l’a toujours pris, lui, pour me rendre compte que j’avais complètement perdu l’autre. J’ai dû pousser chaque sphère de ma vie à l’extrême, pour me rendre compte de l’inégalité qui s’était encore installée insidieusement dans ma vie.
J’ai dû travailler jusqu’à m’épuiser, pour me rendre compte que j’en avais trop fait et que maintenant, je n’avais plus d’énergie pour même m’occuper de mes enfants.
J’ai dû en venir à crier sans arrêt après mes chéris, pour me rendre compte que j’avais trop enduré la situation, sans intervenir pendant que c’était le temps et que maintenant, c’est eux que je ne pouvais simplement plus endurer.
J’ai dû faire passer mes enfants en premier tout le temps, pour me rendre compte que je m’étais oubliée trop longtemps et que maintenant, je devais penser à moi, seulement, pour quelque temps.
J’ai dû laisser ma maison devenir complètement sens dessus dessous, pour me rendre compte que je n’étais plus capable de vivre dans le bordel qui m’entourait et que maintenant, j’avais besoin que tout soit rangé parfaitement, tout le temps.
J’ai dû arrêter de sortir avec mes amis, pour me rendre compte à quel point leur présence me manquait et que maintenant, j’étouffais dans ma maison si parfaitement rangée.
J’ai dû négliger ma relation de couple, pour me rendre compte que j’y étais malheureuse, que notre amour était embarqué dans le train du quotidien et que maintenant, c’était moi qui voulait débarquer.
Mais tous ces moments de déséquilibre m’ont permis de me ramener vers un plus juste milieu, celui où tous les ensembles qui composent ma vie sont juste parfaitement répartis.
Avec le temps, je me suis domptée, un peu. Mes moments de déséquilibre sont toujours présents, mais ils ne durent plus si longtemps. Je suis maintenant capable de réaliser plus rapidement que je dois me replacer, et souvent j’évite maintenant de tomber.
Alors si toi aussi, tu te sens souvent déséquilibrée, lâche pas ta quête ma belle.
Je peux te dire qu’on finit par se dompter, à force de tomber.
MELIANE |
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