Du plus loin que tu te rappelles, tu as de superbes souvenirs des Noëls de ton enfance. La magie, le Père Noël, la fée des étoiles, la musique et ses cantiques, les p’tites gâteries, les réveillons en famille… Juste d’y penser, le sourire te revient, avoue-le? Mais en ce beau jour de décembre de ta vie de maman, quand tu songes au rush des soirées à venir, à la fatigue qui s’ensuivra – laquelle est directement liée à l’humeur massacrante de tes rejetons- , la lumière qui brillait dans tes yeux s’éteint pas rien qu’un peu.
Tu ne le fais pas exprès. Tu veux transmettre la magie de Noël à ta progéniture, après tout. Mais, malheureusement, les « vacances » des Fêtes ont pris une toute autre signification depuis que tu t’es multipliée. Les veillées et partys de bureau qui précèdent ton rush des Fêtes sont méticuleusement choisis et trop souvent écourtés, question qu’il te reste de l’énergie rendu au 24 (et pour les deux semaines suivantes). La quantité d’alcool est dorénavant méticuleusement mesurée (ou pas), de façon à conserver une quantité minima
le de cellules grises pour parvenir à gérer ledit rush à venir. Tout cela sans compter le stress résultant du fait que tu es probablement tombée dans le piège des lutins.
Pas que tu veuilles passer pour une sauvage, mais tu connais tes mini-toi mieux que quiconque. Et quand tu dois parcourir quatre-cent-cinquante kilomètres en sept jours pour aller à cinq partys au quatre coins de la province pour faire plaisir à Grand-papa, cousin Untel, Belle-famille et j’en passe, tu visualises les pleurs et les cris de tes cocos dans la voiture, tu t’imagines te faire pousser des yeux tout le tour de la tête pour surveiller ton p’tit dernier gambader dans une maison pas-childproof-pour-deux-cennes, pis tu soupires un tantinet. Et quand tu annonces à tes hôtes que « vous partirez pas tard », ils te fusillent avec ZE regard. Misère… Déjà que ça te tentait pas du tout vraiment de te pointer là.
Les becs en pincette, la fumée de cigarette, les jeux de mononcles saouls, la bouffe-pas-santé-pas-commode-pour-ton-quatrans-allergique, l’overdose de sucre ingéré par tes enfants, les sept-cent-quatre-vingt-douze photos kitchs que mamie veut prendre parce-qu’on-les-voit-pas-souvent-ces-enfants-là-pis-sont-donc-ben-cuuuuuuuuutes-à-souèere!!! (au grand dam des enfants qui ne veulent que courir partout), ta réserve de sommeil qui diminuera de plus belle – tant d’irritants qui te font regretter tes Noëls d’avant-maman.
Mais…
Tu as de magnifiques souvenirs de tes Noëls d’antan quand toi, tu étais petite, pas vrai? Tu ne te rappelles aucunement la face de carême que ta propre mère avait le lendemain matin à sept heure avec son troisième café dans les mains. Tu caresses les images des chants en famille, du Père Noël auquel tu as cru trop longtemps, de l’excitation qui t’habitait.
Fait que tu vas faire comme moi. Tu vas appeler Marraine la fée pour qu’elle t’habille de ton beau ti-kit et te plaque ton plussss beau sourire de mère pas-indigne-pantoute au visage. Tu vas aussi tenter de te rappeler que c’est réellement merveilleux, la faculté que la mémoire a d’oublier l’aspect « bordel » qui rime avec Noël.
P.S.: Tu as aussi le droit de prévenir tout le monde que la magie n’opérera plus après 20h.
Joyeuses fêtes là !
LYSIANE BEAUBIEN |
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