woman hairiness

Mon poil, mes affaires

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Je suis une maman dans la trentaine, moderne, cute, propre, sexuellement active et j’ai des poils pubiens.

Attention, je ne veux surtout pas t’ordonner de faire comme moi et d’arrêter de t’épiler au nom du féminisme. Mais je veux que tu saches que si tu n’aimes pas ça, t’épiler, que tu vis des désagréments liés à l’épilation, que tu ressens une pression de ton chum ou de la société à ce sujet ou si tu penses que tu serais la seule à ne pas le faire, c’est le temps de te détromper.

Oui, je me suis bien rasée intégralement quelque temps à l’aube de la vingtaine, pour faire comme les autres. Puis j’ai réalisé qu’au-delà des boutons et des démangeaisons désagréables à la repousse, ça n’apportait strictement rien à ma vie. Je ne me sens pas moins propre, ni moins belle ou moins désirable avec mes poils. Depuis, j’entretiens le tout au minimum mais sans plus. Aussi incroyable que cela puisse paraître à certains, j’ai un chum extraordinaire qui me fait l’amour de toutes les façons possibles sur une base régulière et qui n’a jamais émis le moindre commentaire à ce sujet. De la même manière, je lui laisse le libre choix au niveau de la pilosité de son entrejambe.

Tu penses que c’est dégeulasse, non hygiénique? Faux! Les poils ont une fonction, justement celle de protéger le corps contre les envahisseurs indésirables (bactérie et compagnie). En les retirant tous, il semble qu’on s’exposerait davantage aux infections, et donc aux odeurs. Et puis, une personne propre est propre, avec ou sans poil. Une personne qui puait avec son poil, puera encore une fois le sexe glabre.

Tu te dis Hello?! Arrive au vingt-et-unième siècle ! Hummm, j’ai beau chercher le rapport entre l’année et la pilosité, j’avoue ne pas trouver?… OK, je concède que les besoins de notre corps ont changé depuis l’âge de pierre… mais certainement pas depuis la petite trentaine d’années durant lesquelles l’épilation du bikini est devenue légion.

Pire, tu vas accoucher bientôt et tu t’inquiètes de ce que le personnel médical va bien penser de ta fourche mal entretenue pour cause de giga-bedaine?! Là, j’ai un peu le goût de te brasser ! Arrête-moi ça. Je pense que la machine à café brisée du sixième étage est plus à risque de troubler les infirmières que la vue d’un peu ou de beaucoup de poils. Prend pas la chance de te charcuter une grande lèvre pour ça, pour l’amour!

Tu as peut-être, comme moi, une fillette qui découvrira bientôt les surprises que lui réserve la puberté. Regarde-la. Et demande-toi ce que tu lui répondras quand un jour elle te demandera si elle doit se raser le pubis. Si elle doit craindre qu’aucun garçon ne veuille faire l’amour avec elle si elle ne le fait pas. Je gagerais dix piastres sur la réponse que tu lui donneras. Une superbe leçon d’affirmation de soi, de rejet des standards de la société, de décision éclairée sans pression, de « si toutes tes amies allaient se jeter en bas du pont, irais-tu toi aussi? ». Pourquoi ne pas prendre cette belle réponse pleine de bon sens et voir si tu l’appliques vraiment pour ta personne?

Que tu t’épiles intégralement ou pas, il est inutile de se voiler la face; cette tendance-là n’est dictée ni par la médecine, ni par l’évolution, mais uniquement par une simple industrie, celle de la pornographie et dans le seul but de stimuler l’œil masculin en lui offrant une image de femme-enfant. Maintenant, à chacune de suivre cette vague ou de s’en affranchir, du moment que c’est fait sans contrainte et sans s’en faire accroire sur les bienfaits de cette pratique.

Parce que la liberté, c’est aussi d’assumer son poil si on a le goût.

Crédit : Nickel Bell/Shutterstock.com

La Collaboratrice dans l'Ombre

La Collaboratrice dans l'Ombre est la couverture utilisée par toutes les collaboratrices de l'équipe qui souhaitent écrire des articles crus et criant d'une vérité sans filtre. Souhaitant exprimer et assumer leurs opinions sans pour autant blesser leur entourage immédiat, elles préfèrent alors utiliser le couvert de l'anonymat.

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5 Comments

  • Je suis tout à fait d’accord! N’empêche que j’ai eu une remarque d’un infirmier pendant ma césarienne. Il a lâché un : Oh my god!! Une infirmière l’a vite rappelé à l’ordre. Que veux-tu, ya des niaiseux partout….

    • Wut?
      Wow… Si tu voulais pas voir du pouèle, fallais pas devenir infirmier… Tu vas toucher du sang, de l’urine, des excréments, c’est correct, mais du POIL?! Où va le monde pour imposer du poil aux gens?!
      Maudine -_-

    • J’ai une copine qui pensait être entrain de faire une fausse couche, et le gényco(homme) de l’urgence lui a dit qu’elle devait se couper le poils avant de venir pour se genre d’examen. Comme si c’est dans les priorité pendant une urgence de se rasé quoique ce soit… Du coup, maintenant, je me stresse avec ma pilosité durant ma grossesse…

  • Moi Jsuis tout à fait d’accord il fut un temps où je l’ai fait mais après voilà les problèmes de bouton à la repousse. Mon gyneco m’a déconseillé de tout raser (et c’est un homme). Depuis je le fait plus je taille de temps en temps quand j’y pense. J’ai aussi la trentaine et j’ai un mari qui ne se plains pas de ma pilosité.
    Personnellement je trouve malsain cette image de femme enfant. C’est comme pour les hommes se raser le torse je déteste ça j’aurai l’impression de sortir avec un gamin. Pour moi c’est la virilité. Au tout début la première fois que j’ai vu mon mari torse nu il s’était raser j’ai pas lui oser dire que j’aimais pas et puis la fois d’après il a avait arrêter de se raser et m’a demandé si ça ne me déranger pas je lui dit non bien au contraire.
    Tout ça parce que les femmes qu’il avait rencontré auparavant lui demandaient de se raser.
    Je pense que chacun est libre de faire ce qu’il veux tant que ça lui conviens et ne pas le faire pour de mauvaise raison ou pour faire plaisir.

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