Mon enfant, je te présente ton papa. Celui sans qui ton petit minois n’existerait pas. Je sais, tu l’entrecroises entre deux écrans, mais je te jure, il est super important dans l’équation, puisque moi + lui = toi. On ne peut pas nier son importance, ni l’oublier, ni la réprimer. Impossible. Alors mon bébé, je te présente ton père, le roc, la solidité et la force.
Mais tu sais mon chéri, même les plus forts ont besoin de leur tour d’ivoire, de leur forteresse infranchissable. Ton papa, lui, a décidé de s’évader dans une forteresse bien spéciale. Et lorsqu’il est dans cette forteresse, il a le pouvoir d’être à tes côtés tout en se coupant de tes pleurs, de tes sourires et de tes progrès. Ce n’est pas de sa faute, paraît-il. Il a besoin de cette forteresse comme toi tu as besoin de ton lait ou de ton sommeil. Papa se sent vivant quand le sang des monstres qu’il combat gicle sur ses ennemis. Il se sent fier, fort et puissant.
Tu ne comprends pas? Moi non plus, mon bébé, je ne comprends pas. Il semble ressentir une réelle satisfaction à trouver la clé qui déverrouillera les codes ancestraux enfouis au cœur de cette terre fictive.
Je te présente ton ‘’papa-doux’’, mon trésor, oui c’est lui, le guerrier. Celui qui vient avec les bruits de mitraillettes ou avec la petite toune gossante qui annonce le début de son jeu. Pendant que ses pouces triturent et enfoncent les boutons de sa manette qui le rend invisible, toi tu gigotes à ses côtés et moi je m’effondre dans son absence.
Mon ange, je te présente ton papounet, celui qui s’est construit une armure numérique, celui qui s’est fixé comme objectif de faire disparaître ces extraterrestres qui veulent envahir la planète et asservir les humains. Celui qui peut aussi se transformer en aventurier de la brousse africaine ou en un super héros qui n’a rien de moins à faire que de sauver l’humanité. Celui qui fait de la planche à neige sur le Mont Blanc ou du parapente dans la Cordillère des Andes. Celui qui allonge sa check list chaque jour et qui a une vie trépidante. Vraiment trépidante.
Tout ça, grâce au bouton on de sa console. Console. Ce nom ne lui va pas bien parce que mes larmes de rage s’amplifient quand la p’tite lumière verte s’allume.
Je sais bien qu’il nous aime. Il nous aime tellement fort qu’au lieu de disparaître pour vrai sur l’océan Indien, il le fait en pantoufles et en chemise de nuit. C’est bien de nous aimer fort comme ça.
Mais tu sais mon chou, moi je n’arrêterai jamais d’espérer la p’tite toune gossante qui annonce la fin de son jeu car j’aurai cessé de lui dire inlassablement « Finis ta game, papa ».
LA COLLABORATRICE DANS L’OMBRE |
J’ai déjà entendu comme excuse que l’esprit de sacrifice n’était aussi prononcé chez les hommes que chez les femmes…l’oubli de soi également 😉
Je ne dirais pas mieux moi je le vie et mes enfants aussi rendu à 14 ans ma plus vielle de mes 3 enfants nous avons compris que nous ( moi et mes enfants) nous ne gagnerions jamais.