Fille, tu vas passer toute ta vie de mère à essayer d’inculquer le gros bon sens à ta marmaille. Lâche prise tout de suite parce que tu risques de constater les résultats concluants de ton éducation dans plus ou moins vingt ans.
Telle une bonne mère moderne et pour éviter tout jugement de la part des autres, tu enseignes à ta progéniture les formules de politesse (les mercis et s’il-vous-plaît de ce monde). Ils sont si bien éduqués qu’ils répondent probablement machinalement, mais malheureusement sans grandes intentions.
Je crois sincèrement que la gratitude est une vertu qui s’apprend. En ce temps des Fêtes, ce serait l’occasion d’avoir une petite discussion avec ta progéniture sur le sujet. T’sais, avant que ton petit pout de cinq ans, entouré de toute la famille élargie, déballe ses cadeaux de Noël et te lâche un c’est-tout-?, t’abandonnant à la honte, la gêne et l’embarras après avoir reçu la presque totalité du catalogue Sears tout en nageant dans le papier d’emballage.
Certains jeunes sont conscients des gestes et des attentions à leur égard tandis que d’autres resteront toujours légèrement ou foncièrement insatisfaits. Ce sont des gloutons de la vie. Ils ne sont pas méchants. Disons exigeants.
Les enfants prennent tout pour acquis parce qu’ils sont le petit nombril de leur monde mais aussi le centre de notre vie. C’est un peu de notre faute, ce délire, t’sais. C’est à nous de leur enseigner, de les éduquer, de leur parler et de leur montrer la marche à suivre plutôt que de pester, de chialer et de se lamenter à qui mieux-mieux.
La gratitude est un code de cœur. C’est grand, c’est gros et c’est beau!
La reconnaissance ne s’acquiert pas en recevant mais en donnant.
Prends cinq minutes de ton horaire présidentiel et partage les joies du quotidien avec ton kid. Exclamez-vous et remerciez l’univers pour vos deux jambes, pour les framboises au déjeuner, pour l’amour que vous avez l’un pour l’autre. La liste est longue.
Sur une note plus légère, ne t’attends quand même pas à des résultats incroyables dans l’immédiat. Comme disait si bien ma mère – elle me l’a envoyée tellement souvent celle-là – nourris bien ton cochon, il viendra chier sur ton perron.
ROSELLE SIMARD |
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