Hey mom, il faut qu’on se parle de bouffe. Pas de la belle bouffe trendy que tu vas photographier pour mettre sur Instagram. Pas non plus de la grosse malbouffe sale qu’on se tape à l’occasion et qu’on peut aussi mettre sur Instagram accompagnée d’un #mèreindigne pour donner un second degré à l’affaire.
Non. Aujourd’hui j’te parle de ta bouffe ordinaire. Celle qui ne mérite pas de photo, ni de tape sur les doigts. Celle qui fait juste sa bonne vieille job, nourrir ton p’tit monde. Elle existe-tu encore celle-là?
Je parle de la fois où tu as servi à tes enfants du poulet grillé, du riz brun et du chou-fleur vapeur avant de te rendre compte que ton assiette, quoique très saine, était aussi beige qu’un bureau du Gouvernement du Canada.
Je te parle du hachis de ma mère aussi connu sous le nom de bœuf haché et patates mijotés dans du bouillon bien ordinaire que tu sers avec une assiette de crudités tout ce qu’il y a de plus simple et de pain tranché. C’est pas beau, c’est encore moins fancy. Mais c’est un repas complet et on adore ça.
Je te parle d’un pâté au saumon/sauce aux œufs servi avec salade Iceberg et carottes râpées, vinaigrette du commerce (Italienne Golden represent!). Pas glamour pour deux cennes mais par un petit soir frisquet de décembre, il n’y a rien de tel pour se requinquer.
Depuis quelques années, on se préoccupe beaucoup plus de la nutrition. Et c’est une excellente chose, car bonne alimentation = bonne santé. Mais là, non contents d’avoir des menus plus équilibrés que Jacynthe Renée en séance de yoga dans le soleil levant du mois de mai, faudrait en plus que nos repas soient dignes d’être exposés au Musée du Louvres?! Wô les moteurs!
Pis là, attention. Si tu es une maman foodie à qui ça fait plaisir de créer des œuvres d’art culinaires à tous les jours, ne te sens pas attaquée. J’admire ton talent et si tu veux m’inviter à souper, ce sera avec plaisir.
Mais les autres, celles qui comme moi ont parfois des élans artistiques, mais le plus souvent y vont pour le nutritif et pratico-pratique, quitte à sacrifier un peu l’esthétique, je vous salue. N’ayons pas honte de nos repas drabes, tant qu’ils sont goûteux et appréciés de nos familles. Au final, c’est tout ce qui compte! Redonnons ses lettres de noblesse à la bouffe ordinaire.
Si les leggings ont trouvé moyen de revenir à la mode, il y a certainement encore de l’espoir pour le spaghetti sauce à la viande!
MÉLISSA BRASSARD |
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