femme assise chaise

Ton temps de lousse

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Vendredi, 20h00 sonne puis soudainement, plus un son, plus rien.

Après avoir nettoyé le champ de bataille, tu tombes de fatigue sur ton divan. T’as les jambes molles, le crâne qui veut exploser pis une face qui ferait reculer un Pitbull. Tu lèves le son de la télé pis tu te mets à off. Même si la fin du monde devait arriver, tu attendrais la fin de ton émission pour aller te cacher dans ton bunker.

Ton soap américain est à son comble, Susan va enfin dire à Allan qu’il n’est pas le père biologique de sa fille…. en même temps que ton troiszans hurle sa vie. Tu cours essayer d’aller le recoucher  pour de bon, mais impossible parce que mooooonste-maman-mooooonste. T’essaies la veilleuse, le push push à monstre, l’eau qui va le rendre invisible pour la nuit, rien à faire. Ça fait que tu pars dans le salon avec ton p’tit sous le bras, armée de Baba-le-singe pis de Doudou-velcro pour une demi-heure de niaisage dans le divan. Une fois ton bambin calmé – une heure plus tard – tu vas le recoucher et, trop épuisée, tu fais la même chose sans même prendre le temps de prendre une douche.

Samedi arrive. Papi et mamie ont décidé de prendre leur petit rayon de soleil pour un sleep over. Enfin tu vas pouvoir connaître la réaction tant attendue d’Allan. 18h30 tu es en pyjama, bouteille de vin à la main – ou bière ou café c’est selon -, pâté de viande, pain croûté et fromage sur les genoux dans le salon. Une vraie soirée off. Tu pèses sur play mais ton cerveau refuse de la mettre en sourdine. Tu te surprends à avoir presque le goût d’entendre ton troizans crier pour aller le coller. Tu t’ennuies de l’odeur de son front en sueur et de la chaleur de sa peau. Tu t’ennuies de ce fameux moment quotidien où tu deviens sa super maman quand tu arrives à mettre un frein à ses larmes et que tu parviens à le rassurer.

On va se dire la vérite ici drette-là. Même si tu es souvent fatiguée, à boutte, sur les nerfs, à fleur de peau et que tu paierais souvent cher pour avoir trente minutes pour toi, y’a pas grands moments qui arrivent à la cheville de ceux où tu deviens une bouée de sauvetage. Ces moments où ton enfant est accroché à toi si fort que tu as l’impression que s’il te lâchait, il coulerait probablement. Ces moments où tu fais un pet de bouche et tu deviens cent fois plus drôle qu’un clown. Ces moments où même si la reine et le pape étaient là, c’est toi qui devrais le regarder glisser dans la grande glissade jaune pour la millième fois. Toutes ces fois où même Batman n’arriverait pas à le rassurer.

Ça fait que tant pis. Tu ne connaîtras peut-être jamais la réaction d’Allan parce que celle de ton garçon qui cherche le réconfort de tes bras prend toute la place.

À ct’heure fille, va donner un coup de fil à ton ingrat de fils qui n’a pas le temps de te parler parce qu’il joue au cowboy avec papi.

Isabelle Larocque
ISABELLE LAROCQUE
Crédit : pexels.com

Isabelle Larocque

Maman d’une petite fille d’un an et d’un petit garçon de sept semaines, je survis à cette nouvelle vie avec polyvalence et dynamisme (souvent plus par nécessité que par choix). Éducatrice spécialisée en milieu scolaire, j’adore être entourée d’enfants. J’ai toujours eu un franc-parler que vous découvrirez à travers mes textes. J’adore écrire (et parler) et j’ai hâte de partager les « vraies joies » de la maternité avec vous.

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