Toi, ton égoïsme et ton chum qui ne voulait plus d’enfant

Tu l’as sûrement déjà entendue, celle-là. Ma blonde voulait un chat, moi, je n’en voulais pas, ça fait qu’on s’est acheté un chat. Ça exprime très bien qu’une fille qui a une idée dans la tête, elle ne l’a pas dans les pieds et elle arrivera certainement à ses fins, que ça convienne à monsieur ou pas.

Dans le cas d’un chat, on peut la trouver drôle. Mais dans le cas d’un enfant, tu trouves ça encore cute?

Beaucoup de filles ont comme projet de vie la maternité. Elles aspirent à devenir maman et voir grandir la chair de leur chair. Elles ont toutes leurs lunettes roses; pas une ne s’est imaginé en train de pleurer en essayant d’endormir son bébé qui braille à fendre l’âme depuis quatre heures. Pas une ne s’est imaginé que son enfant ferait une crise explosive parce qu’on lui aurait servi son lait dans un verre jaune. Pas une ne s’est imaginé qu’en tant que parent, elle aurait aussi hâte à la fin de l’année que son jeune parce que les devoirs, ohmygod/pu capable/comment ça qu’ils les font pas à l’école ? Attends. Je m’éloigne du sujet.

Bref, quand un projet aussi important compte pour quelqu’un, c’est parfaitement louable de vouloir le réaliser. Par contre, c’est pas mal non plus de valider avec l’autre moitié de ton couple que ledit projet l’intéresse aussi. Et là, ça se gâte. Toi, t’es convaincue. C’est lui l’élu de ton cœur et c’est avec lui que tu veux des enfants. Sauf que lui, il est évasif quand vous en parlez. Pas tout de suite, pas maintenant, peut-être plus tard, il aime les enfants, c’est pas ça l’affaire, mais c’est quoi la presse dans le fond, etc. Toi, t’es ben contente, il n’a pas dit non, ça doit vouloir dire oui! Mais dans les faits, sans oui, c’est non.

Avoir des enfants et vouloir des enfants, c’est deux choses très distinctes. Garder un enfant alors que tu apprends que tu es enceinte et que l’autre ne le désire pas, est-ce que tu crois que ça peut motiver quelqu’un à vouloir s’impliquer grandement dans la vie de cet enfant-là? Avoir un enfant, c’est supposé être un choix commun, pas un choix imposé. Apprendre que tu es enceinte d’un deuxième ou troisième et choisir de le garder parce que pour toi, c’est vivre la maternité pour une dernière fois alors que lui, il se serait arrêté avant, tu trouves ça normal?

On dira ce qu’on voudra par rapport aux relations sexuelles, que s’il ne voulait pas risquer d’avoir d’enfant, il n’avait qu’à se protéger. Par contre, c’est véritablement toi qui a le dernier mot. Un enfant, ça bouleverse une vie, pour le meilleur et pour le pire. Ça devrait être un choix de couple, une décision éclairée d’agrandir sa famille. Tu veux réaliser un projet qui se fait à deux, comment ça se fait que l’autre n’est pas plus impliqué que ça dans ton choix s’il est supposé faire partie de ta vie après la conception de ton enfant à venir?

Ton chum, ce n’est pas la moitié de ton projet, fille. C’est la moitié de ton couple. C’est supposé être la base de ta famille. Si vous n’avez pas la même vision de votre vie commune, comment la base peut-elle être solide? La communication, c’est la clé dans un couple. Il faut avoir la discussion avec ton chum et avoir la réponse claire aussi. Si finalement, il n’en veut pas d’enfant, tu auras une décision à prendre; est-ce que c’est un projet qui te tient assez à cœur pour mettre fin à ton couple ou est-ce que tu es capable de passer par-dessus? Tu sais, il y en a d’autres des gars et je suis certaine que tu pourrais en rencontrer un qui partage tes aspirations. C’est tellement important.

À mon amie qui a eu un premier et un deuxième avec son chum qui ne voulait ni l’un ni l’autre; il est peut-être bon avec eux mais on sent que vous n’êtes pas une équipe. Vous vous êtes perdus ça fait un moment. Heureusement, je sais que tu continueras d’être une bonne quand tu seras séparée. Parce que oui, ça vous guette. Tu le sais.

Tu ne sais pas pourquoi vous vous dirigez par là. Je peux te dire que c’est mort entre deux conversations de « Dépêche, j’ovule maintenant » et « ça lui prendrait un frère ou une sœur », on ne peut pas le laisser enfant unique, voyons! ».

LA COLLABORATRICE DANS L’OMBRE