Avant le jour J du changement d’heure, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. La routine de bébé était coupée au couteau et il faisait somme toute ses nuits avec ses un à deux réveils nocturnes. Quelques dents sont sorties sans trop de problèmes dans les dernières semaines et ses premiers pas sont imminents.
Puis, novembre s’est pointé le nez.
Ce matin-là, ce n’est pas ton réveil-matin qui t’as rendue de travers mais plutôt ton téléphone intelligent qui a reculé l’heure sans t’avoir demandé la permission. Tu t’es presque étouffée avec ta gorgée de café tiède en voyant 5h10 sur l’écran plutôt que le 6h10 auquel tu t’attendais.
Bon. On sait toi pis moi que de gagner une heure dans une journée, c’est ben commode; ça fait plaisir à ben des gens. Ton chum a meilleure mine pis tes enfants ne dorment pas la face dans leur bol de céréales.
Mais toi, ça te fait pas plaisir. Toi, tu vois la semaine catastrophique qui s’annonce, parce que reculer d’une heure, ça scrap ta routine ben raide pis au final, ça détime tout le monde.
Comment expliquer ça à bébé-qui-veut-dormir-maintenant-tout-de-suite qu’il faudrait attendre une heure de plus avant de faire sa sieste sans qu’il se mette à brailler, accroché à ta jupe, tout au long de ladite heure ?
Tu envisages sérieusement de décaler ta vie d’une heure et de vivre dans un monde parallèle dans lequel tu te lèverais à 4h30 et tu te coucherais à 8h00. Un monde où le carnage de l’heure avancée n’existerait juste pas. Parce que, soyons honnêtes, celui qui a instauré cette mesure draconnienne de changement d’heure n’était clairement pas le parent d’un enfant en bas âge.
Devant l’impossibilité de faire autrement, ne te reste plus qu’à faire la transition avec bébé de façon progressive. De, chaque jour, supporter quinze minutes de braillage pour étirer son déjeuner/dîner/souper/sieste/dodo jusqu’à ce que tu retrouves un semblant d’équilibre. D’ici deux semaines.
L’année prochaine, quand on avancera l’heure, tu te feras pas prendre deux fois et tu vas t’y prendre d’avance.
Parce que t’sais, anticiper les catastrophes, c’est ta force, mais c’est aussi la clé pour rester en bonne santé mentale. Et en cette fameuse journée de vingt-trois heures (Dieu ait pitié de nous), tu resteras en meilleurs termes avec ton chum, ta zénitude et ta dette de sommeil.
Parce que t’aimes ça, des fois, faire la grasse matinée… jusqu’à 6h.
MARIE LUNE |
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