Maman,
Tu m’as désiré pendant si longtemps. Quand tu as vu les deux petites lignes sur ton test de grossesse, tu as su que ta vie allait changer. Tu rêvais déjà aux moments que nous allions créer ensemble, et tu t’imaginais quelque chose de doux et de magnifique. Tu m’as porté pendant neuf mois et quand je suis arrivé, ça a été la plus belle rencontre de toute ta vie. Malgré tout, je ne crois pas que tu savais à quel point tu allais t’oublier en prenant soin de moi.
On t’a dit de profiter des moments avec ton bébé parce qu’ils seraient précieux et qu’ils deviendraient vite des souvenirs, mais on ne t’a pas prévenue que ce serait parfois si difficile.
Avant ma naissance, tu ne te serais jamais doutée que tu pourrais avoir hâte d’aller me coucher parce que je n’arrêtais pas de pleurer. Tu n’aurais jamais deviné que la culpabilité de ne pas avoir profité de la soirée avec moi t’aurait grugée.
Mais tu sais quoi maman? Tu as le droit de prendre une pause.
Je ne t’en voudrai jamais d’être à bout de souffle, de vouloir aller faire ton épicerie seule ou de rêver d’aller aux toilettes sans devoir barrer la porte pour ne pas te faire déranger.
Je ne t’en voudrai jamais non plus d’avoir hâte que je vieillisse pour que ce soit plus simple, qu’on se comprenne mieux et que je n’aie pas besoin de te communiquer mes besoins par des pleurs. Je sais que ça te rend anxieuse de ne pas savoir tout de suite de quoi j’ai besoin. Mais c’est correct, maman. M’élever ne vient pas avec un manuel d’instructions. Prends le temps. Prenons le temps ensemble.
En attendant, accorde-toi des moments de repos. Je sais que tu as de la difficulté à laisser papa ou quelqu’un d’autre s’occuper de moi, redoutant qu’ils puissent, par mégarde, mettre ma couche à l’envers ou choisir le mauvais biberon. Mais moi, j’aimerais que tu acceptes l’aide qu’on te propose pour que tu puisses reprendre des forces. Parce que tu sais, maman, une mère heureuse fait un bébé « heureux » et rien ne saurait me combler davantage que de te savoir sereine et épanouie.
Maman, sache que je ne t’en voudrai jamais de prendre du temps pour toi. Au contraire, je te serai éternellement reconnaissant de le faire ainsi que de toutes les autres décisions que tu prendras pour t’assurer d’être la meilleure mère qui soit pour moi.
Tu es une maman aimante, généreuse et si dévouée.
Et moi, je suis le plus chanceux sur la terre.
Laisser un commentaire