J’ai longtemps été une maniaque du ménage

J’ai longtemps aimé que ma maison soit propre, enivrée par le sentiment de bien-être de m’asseoir dans le canapé après une longue journée à récurer, à dépoussiérer et à plier les vêtements fraîchement lavés.

J’ai longtemps été une maniaque du ménage qui ne pouvait pas supporter la vue de quelques verres dans le fond de l’évier. Celle qui sortait l’aspirateur ou le balai deux fois par jour dès que les maudites graines apparaissaient sur mon plancher et ne faisant qu’accroître mon irritabilité.

J’ai longtemps frotté les planchers parce qu’on attendait de la visite au souper, pour finalement me rendre compte que dès le lendemain matin, je devais tout recommencer.

Puis, je suis devenue maman et mes priorités ont changé et une nouvelle fatigue s’est installée. Au début, je m’en voulais de ne pas avoir l’énergie d’accomplir toutes mes tâches, de choisir de me reposer sur le divan devant le panier contenant la lessive propre à plier. De me dire que ça pouvait attendre jusqu’au lendemain et peut-être même au jour d’après.

Avec le temps, j’ai appris à demander de l’aide aux membres de ma famille, à diviser et déléguer les tâches. À calmer mon envie de tout contrôler et d’obtenir la perfection. À accepter que mon petit ne plie pas les serviettes comme je le voudrais ou que mon conjoint tourne parfois les coins ronds en passant l’aspirateur. L’important étant de travailler en équipe et que les tâches soient accomplies.

J’ai longtemps été une maniaque du ménage, mais devenir maman m’a fait prendre conscience qu’une maison qui brille n’est pas le plus important. J’ai fait le choix de m’écouter et de me reposer les jours où l’énergie n’est pas au rendez-vous. Parce que le ménage m’attendra toujours et sera là à chaque jour de ma vie. Alors que les moments de qualité avec mes proches, et ces courtes pauses pour moi-même, filent à une vitesse folle et ne reviendront pas.

J’ai longtemps été une maniaque du ménage, mais j’ai décidé de mettre de côté mon obsession du ménage pour saisir et chérir chaque moment.

Car ce sont ces moments et non la propreté du plancher qui donnent véritablement du sens à ma vie.