maman avec enfant bébé qui pleure

Non, je ne te ferai pas un autre enfant

Non, je ne te ferai pas un deuxième enfant.

Je n’ai pas l’énergie pour revivre l’expérience de l’accouchement une seconde fois. Je me revois encore dans la chambre d’hôpital suite à l’accouchement, seule, puisqu’elle n’était pas assez « confortable » pour que tu veuilles y passer la première nuit. Je me revois encore dans cette même chambre à t’entendre parler travail sur ton téléphone pendant des heures alors que j’apprivoisais seule ses premiers moments de vie.

Non, je ne te ferai pas un autre enfant.

Je n’ai pas l’énergie pour passer mes nuits, seule, à m’occuper d’un deuxième petit. Je me revois encore, bien éveillée entres deux boires de nuit, à me demander quelle idée avait bien pu m’effleurer l’esprit de croire que tu pouvais changer alors que tu dormais dans la pièce d’à côté ou que tu étais sorti avec des amis et que tu n’étais toujours pas rentré.

S’il te plaît,  ne me demande pas de te faire un autre enfant.

J’ai déjà assez donné en prenant ma part de responsabilités mais aussi la tienne, que tu m’as entièrement déléguée, puisque toi, tu devais travailler. Je me revois encore, complètement vidée, le jour comme la nuit, le regard sombre et cerné, espérant une aide, un soutien que tu ne m’as jamais apporté, même quand je te l’ai demandé.

Non, je ne te ferai pas un autre enfant.

Je n’ai plus l’énergie pour me faire critiquer sur ma façon de gérer et d’éduquer les enfant.
Je t’entends encore me dire de laisser pleurer notre bébé pour qu’il dorme enfin huit heures d’affilée et que mes lectures sur le sommeil ne font rien de plus que me rendent zélée.  Je t’entends encore me comparer à toutes ces mamans qui en ont deux et qui pourtant « réussissent » à tout gérer.

S’il te plaît, arrête de me demander un autre enfant.

Je n’ai plus la patience pour revivre cette expérience qu’est la nôtre et je sens peu à peu la force de continuer à tes côtés me quitter. J’ai peur de mourir à petit feu; je n’en peux plus de tolérer et j’ai besoin de me retrouver. Tu as vraisemblablement éteint ce qu’il restait de notre amour par ta vision de la paternité.

Non, je ne te referai pas un autre enfant.

Je te serai éternellement reconnaissante de m’avoir donné cet enfant que j’aime plus que le monde entier mais je lui souhaite, comme conjoint/te, tout l’inverse de ce que tu as été.

Crédit : Dobrila Vignjevic/Shutterstock.com

La Collaboratrice dans l'Ombre

La Collaboratrice dans l'Ombre est la couverture utilisée par toutes les collaboratrices de l'équipe qui souhaitent écrire des articles crus et criant d'une vérité sans filtre. Souhaitant exprimer et assumer leurs opinions sans pour autant blesser leur entourage immédiat, elles préfèrent alors utiliser le couvert de l'anonymat.

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