Je suis maman et je m’ennuie de la magie de mon enfance

Je suis maman et je m’ennuie de la magie de mon enfance.

Je m’ennuie de la magie de Noël qui débarquait chaque année le premier jour de décembre. Je me rappelle des maisons illuminées et de toutes ces boîtes remplies de décorations, mais aussi de souvenirs des années précédentes, que ma mère sortait quelques semaines avant Noël. Je me souviens de toutes ces lumières, ces guirlandes colorées et les chansons que nous chantions à tue-tête en décorant le sapin de Noël. Je me souviens de tous ces moments à tenter de deviner ce qui se cachait dans les paquets emballés, espérant recevoir toutes ces choses que j’avais méticuleusement encerclées dans le catalogue Sears en guise de liste de souhaits.

Je me rappelle du calendrier de l’avent et de ses chocolats qui goûtaient le carton, mais qui avaient une telle signification que je les dégustais avec un sentiment de joie incalculable. Je me souviens de tous ces 24 décembre au matin où, comme de petits monstres aux batteries bien rechargées, nous envahissions la chambre de nos parents pour demander quand allaient commencer les célébrations. Je trépignais d’impatience en attendant que les gens arrivent et remplissent notre bain de bottes et nos lits de manteaux, qui seraient notre destination de fin de soirée entre cousins pour s’y cacher et s’y endormir.

Je m’ennuie de ces mois d’octobre gris et frisquets illuminés par toutes ces décorations d’Halloween qui me faisaient peur, mais confirmaient aussi que tout le monde participait à la fête. Je m’ennuie de l’excitation du 31 au matin d’enfin enfiler mon costume, de le montrer à mes amies et d’admirer le leur. Je m’ennuie de la fébrilité dans les salles de classe à l’école pendant les dernières minutes qui nous séparaient de la cueillette des bonbons. Rares étaient les maisons qui ne nous accueillaient pas le 31 octobre au soir.

Même les maisons sans décorations étaient de possibles trésors cachés, personne ne sachant s’ils allaient nous ouvrir et tout de même nous offrir des friandises. Avec nos costumes parfois bien invisibles sous nos manteaux d’hiver, nous affrontions la météo, beau temps et mauvais temps, pour aller faire nos récoltes. Et à la fin de la soirée, nous avions une taie d’oreiller remplie de bonbons et l’intention de comparer nos butins entre amis malgré nos petits yeux fatigués.

Je m’ennuie de toutes les petites fêtes d’un jour qui venaient parsemer notre année de joie et de bricolages spéciaux. Qu’il s’agisse des coeurs de St-Valentin, d’arcs-en-ciel et farfadets de la St-Patrick, de petits poissons pour le poisson d’avril ou des maquillages pour la St-Jean-Baptiste, chacun de ces moments était spécial et unique et j’y mettais toute mon énergie, déterminée à partager ma joie et créer de la magie dans le coeur des autres.

Je m’ennuie de tous les oeufs que j’ai pu décorer, de toutes les petites ouates utilisées pour fabriquer des lapins de Pâques ou de colorier le même dessin chaque année pour tenter de remporter LE chocolat gros comme ma petite personne à l’épicerie du coin. Je me souviens de toutes les chasses aux cocos le jour de Pâques venu et de ma bouche gommée de chocolat.

Je suis maman et je m’ennuie de la magie de mon enfance.

Je m’ennuie de ces moments magiques qui permettaient à la petite fille que j’étais de sortir de l’ordinaire de sa vie routinière.

Maintenant adulte et maman, faute de pouvoir les vivre à nouveau parce que je ne suis plus une enfant, mon tour est venu de les créer pour mes petits et je ne compte pas y manquer pour que tous ces moments magiques et ces traditions soient perpétués.