À toi, mon enfant, qui as si hâte d’être une grande personne;
À toi qui me demandes quand tu seras grand;
Dans tes petits yeux qui pétillent d’impatience et de curiosité, j’entrevoie déjà ton excitation d’être comme papa, de conduire une voiture, d’aller où bon te semble, de ne pas avoir à demander l’autorisation pour tout. Je sens ton envie d’être libre de tes faits et gestes sans être surveillé. Je sens ton envie de jouer sans limite de temps, de t’arrêter où et quand tu veux. Je sens ton envie d’être grand pour pouvoir prendre tes propres initiatives. Que du lest soit enfin donné à ton libre arbitre.
Alors que je te vois envier la vie des grands, mon cœur de maman peut-il te dire qu’être une grande personne est tellement plus complexe, plus dur, plus long que tu ne le crois ? Que les étapes pour le devenir seront parfois difficiles, douloureuses, pleines d’embûches et de déceptions… ?
Mon cœur de maman peut-il te dire combien j’appréhende l’avenir ? Que le temps que tu passes à mes côtés avec ton papa te permet d’apprendre bien des choses, mais qu’il s’agit aussi et avant tout d’une période de protection essentielle pour que tu sois heureux, pour que tu grandisses en sécurité, parce que oui tu es encore petit.
Mon cœur de maman peut-il te dire que j’aimerais arrêter le temps ? Comment te faire comprendre que tu grandis déjà bien trop vite ?
Mon cœur de maman peut-il te dire que ton insouciance d’enfant disparaîtra avec le temps et que ça me rend parfois triste parce que c’est l’une des plus belles choses qui te constituent à l’heure actuelle ?
La réalité est tellement difficile à t’expliquer alors que je n’ai envie que de laisser ton imagination, ta naïveté et ton insouciance égayer tes journées.
Alors oui, mon cœur de maman arrondit les angles. Il enjolive, il donne de l’espoir et il simplifie car il sera toujours là pour toi. Devant toi pour t’aiguiller. Derrière toi pour t’encourager. À tes côtés pour te soutenir.
Contente-toi de ton impatience. Contente-toi de mes mots doux. Contente-toi de grandir petit à petit. Avec ce temps qui file, tu seras grand quand ton impatience ne sera plus et crois-moi que ce moment viendra beaucoup plus vite que tu ne le crois.
À ta grande question de tout petit, je te réponds donc comme cela aujourd’hui mais je te promets que, lorsque tu seras prêt, je te répondrai avec d’autres mots, des mots de grands, des mots plus proches de la réalité qui t’attend. Entre-temps, sois certain d’une chose qui ne changera jamais : papa et moi serons toujours, toujours là pour toi dans ton ascension vers le monde des grands.
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