maman coupable

Depuis que je suis maman, je porte le poids de la culpabilité

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Depuis ta naissance, je porte dans mes bras tout le poids de ton Amour, et sur mes épaules tout le poids de ma culpabilité. Avant même que tu ne naisses, je l’ai rencontrée, sans pour autant la nommer. Elle se cachait derrière les conseils donnés que j’ai choisi de ne pas suivre, derrière les injonctions et les attentes de la famille, des collègues, des ami.e.s, de la société. Mais c’est à ta naissance, que j’ai reconnu et appris à comprendre toutes les facettes de ce terme si commun et si courant dans la vie de maman : la culpabilité.

J’ai culpabilisé de ne pas vouloir t’allaiter, malgré toutes les recommandations et les études qui prouvent le bienfait du lait maternel. Égoïstement, je n’en avais ni l’envie, ni le courage.

J’ai culpabilisé de me sentir trop fatiguée pour te donner ton premier biberon à la maternité, ou lorsque j’ai demandé que l’on soit séparés quelques heures la nuit, pour que je puisse dormir.

J’ai culpabilisé lorsque, de retour à la maison, je me suis sentie débordée, submergée, dépassée par tes pleurs que je n’arrivais pas à calmer.

J’ai culpabilisé de ne pas avoir ce sentiment fusionnel maman-bébé que j’imaginais instinctif, naturel, inné.

J’ai culpabilisé d’avoir fait le choix, avec ton papa, de te faire dormir dans ta chambre dès notre premier jour à la maison.

J’ai culpabilisé d’avoir mis de côté mon couple, car je n’avais plus l’énergie le moment venu. Quand tu dormais, j’aspirais moi aussi au repos, au silence.

J’ai culpabilisé de ne plus arriver à tenir à jour le ménage, la lessive, les repas variés.

J’ai culpabilisé d’avoir dit non à mes amies pour une sortie.

J’ai culpabilisé d’avoir dit oui à mes amies pour une sortie et d’avoir osé prendre du temps pour moi, sans toi.

J’ai culpabilisé d’avoir demandé à ton papa, tes grands-parents, de prendre le relais de temps à autre.

J’ai culpabilisé de retourner au travail. Cela demandait de te réveiller alors que tu dormais si bien.

J’ai culpabilisé de rater du temps avec toi alors que je devais travailler.

J’ai culpabilisé de ne plus aussi bien m’investir dans mon travail, car je pensais à toi.

J’ai culpabilisé d’avoir regretté, par moments, le choix d’avoir voulu un enfant.

Et puis, un jour, je me suis arrêtée et je t’ai regardé. Tu as l’air si heureux de vivre dans l’instant présent. Tu m’as appris que maintenant est important, et qu’après on verra. Je suis ta maman, mais pas que. Je suis également une femme, une épouse, une amie, une sœur, une tante et une employée. Chacun de ces rôles ne peut être accompli de manière entière sans sacrifice, sans culpabilité. Alors je vais tâcher de vivre dans le moment présent sans me dire que je pourrais ou devrais être ailleurs, faire plus, faire mieux.

Aujourd’hui, je culpabilise d’avoir tant culpabilisé.

Crédit : BAZA Production/Shutterstock.com

Angélique

Depuis que je suis devenue maman, j’ai appris à conjuguer tous les verbes, à tous les temps. J’ai revu mes projets, rectifié mes «à priori ». Depuis 2020, l’amour et la culpabilité partagent mon quotidien. Le marathon des journées sans fin me pousse à écrire de temps à autre; une sorte de stretching pour tenir le coup sur la durée. Entre mon fils et mes élèves, je suis entourée d’enfants 14 heures par jour, 7 jours sur 7. Un bonheur qui me fait parfois perdre l’équilibre…

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