Ce n’est pas parce que je n’ai qu’un bébé à gérer que mes nuits ne sont pas hachées par ses nombreux réveils et que la fatigue ne me rattrape pas. Lorsque le soleil se lève et que je n’ai pas dormi plus de quatre heures, le fait que je n’aie qu’un seul enfant à gérer n’atténue pas mon manque de sommeil ni l’impression que je ne passerai pas à travers la journée parce que je suis trop fatiguée.
Ce n’est pas parce que je n’ai qu’un seul tout-petit à m’occuper que ses crises sont moins grandes et que lui apprendre à gérer ses émotions est moins compliqué. Chaque jour, tout comme les parents de familles nombreuses, je tente de décoder les raisons de sa colère et celles de ses larmes, de l’amener à mieux comprendre les tempêtes qui chamboulent son cœur et il m’arrive régulièrement de douter de moi.
Ce n’est pas parce que je n’ai qu’un seul enfant que je ne suis pas submergée par le quotidien. Chaque jour, comme tous les parents, j’entreprends une course folle qui ne se termine pas lorsque je ferme les yeux la nuit venue puisque mon cerveau continue de dresser des listes de choses à faire.
Ce n’est pas parce que j’ai un enfant unique que je ne me suis pas moi aussi oubliée en devenant maman. Dès la naissance de mon petit, je lui ai consacré ma vie et maintenant qu’il grandit, je cherche moi aussi mes repères dans le but de retrouver une partie de la femme que j’étais avant sa naissance.
Ce n’est pas parce que je n’ai qu’un seul petit que l’inquiétude ne gruge pas régulièrement mon cœur de mère. Comme toutes les autres mamans, je crains pour la santé de mon enfant. J’ai peur qu’il se blesse ou qu’il tombe malade. J’ai peur qu’il échoue ou qu’il soit rejeté.
Ce n’est pas parce que je n’ai pas plus d’un enfant que je n’ai pas de mal à conjuguer le rôle de mère à celui d’amoureuse, d’amie et d’employée. Trouver l’équilibre entre mon dévouement pour mon enfant, mon amour pour mon partenaire, l’importance de l’amitié et celle de me réaliser au travail est tout aussi périlleux pour moi que pour toutes les mères.
Ce n’est pas parce que je n’ai qu’un seul enfant que je ne peux pas trouver mon quotidien difficile. Et j’aimerais qu’on arrête de banaliser les difficultés que je traverse sous prétexte que je n’ai pas une famille nombreuse car mes émotions sont tout aussi valides que celles des mamans qui ont plusieurs petits.
Ces sentiments sont tellement valables!!! Je suis maman d’une fratrie « nombreuse », et je me suis sentie beaucoup plus vulnérable quand j’avais juste ma fille aînée. Épuisée, submergée, en permanence. Il est là, à mon sens, le moment le plus difficile de la maternité. Les autres enfants qui arrivent (ou peut être pas, chacun vit sa vie) ne font qu’amortir ces sentiments, les diluer, et l’expérience et la routine vient en soutien de la fatigue intense que l’on rencontre en devenant parent. Chaque sentiment est valable! Personne n’a à juger les mères, d’un enfant, deux, trois ou plus, typique ou avec des difficultés, personne ne vit ce que l’autre vit.