Avant d’être mère, comme beaucoup d’autres, j’avais des principes. J’observais les mamans qui m’entouraient, je ne comprenais pas et je pensais que je serais différente. Je me disais que moi, je ne crierais pas sur mes enfants, que je ne les menacerais pas, que j’expliquerais, que j’anticiperais. Je croyais que je sortirais tous les jours, que je les laisserais explorer et que je leur préparerais que des petits plats maison. J’avais la certitude que j’agirais de la même manière avec chacun de mes enfants.
Puis je suis devenue mère et j’ai continué d’observer les autres mamans, non avec mon sens critique mais pour me rassurer. Me rassurer que je ne suis pas la seule à crier après la troisième explication. Que je ne suis pas la seule à menacer de rentrer à la maison si respecter une simple consigne n’est pas envisageable.
La vérité, c’est qu’avant d’être mère, je ne pensais pas devoir expliquer que mettre du sable dans ses yeux ou manger le caca du chien n’étaient pas des expériences intéressantes. Que deux enfants pouvaient avoir raison de toutes mes capacités à m’organiser et à anticiper. Ni que sortir tous les jours ne dépendait pas seulement de ma volonté, mais des siestes de tout le monde et de mon propre état de fatigue.
La vérité, c’est qu’avant de devenir maman, j’ignorais que laisser mes petits explorer alors que je m’occupais de la troisième brassée de linge de la journée ne ferait pas de sens pour moi alors que j’anticiperais déjà les taches sur leurs vêtements et le ménage à faire. Que si mon bébé préférait les petits pots du supermarché à mes recettes, il était préférable de le voir comme du temps économisé plutôt que de pleurer.
La vérité, c’est qu’avant d’être mère, je ne croyais pas qu’il était impossible d’agir de la même façon avec un deuxième enfant puisque chacun d’entre eux a des besoins différents et que je n’ai que deux bras.
Avant d’être mère, j’avais beaucoup de principes. Maintenant j’ai des enfants et la parentalité s’est chargée de me rappeler que la perfection n’existe pas et qu’on ne peut pas avoir une vision aussi étroite pour élever des enfants ni pour grandir en tant que parent.
De mes principes bien-pensants et critiques, le glas de la parentalité a sonné. Devenir parent, c’est aussi grandir et apprendre l’indulgence pour les autres et pour soi-même..
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