Je suis une mère et je ne glorifierai plus la productivité.
Aujourd’hui, tu as fait vingt-deux brassées, préparé cinq repas d’avance, lavé tes vitres et nettoyé le fond de tes armoires de fond en comble? C’est super. Mais si tu t’attends à me voir impressionnée par le nombre de tâches que tu as réalisées, tu risques d’être déçue. Parce que pour moi, la surproductivité n’est plus un exploit, mais un problème, et je ne veux plus participer à l’idée qu’il faut s’épuiser pour briller en société, pour être accomplie.
Pour moi, s’épuiser à tout vouloir faire n’est pas une source de fierté. Il n’y a ni médaille, ni prix, ni récompense pour ça. Les photos de ta cuisine étincelante et la montagne de linge que tu as plié sur les réseaux sociaux qui m’ont jadis rendue admirative n’ont plus le même effet sur moi. Parce que pour moi, ne jamais arrêter ne constitue plus un exemple à suivre et je n’adulerai plus personne sous prétexte qu’il en fait plus que moi ou plus que je serais capable d’en faire.
Je suis une mère et je ne glorifierai plus la productivité.
Trop longtemps, j’ai admiré les mères qui arrivaient à garder la ligne, garder la maison propre et les bedons pleins. Trop longtemps, je ne me suis pas sentie suffisante en les voyant. Trop longtemps, je me suis rabaissée, car c’était difficile pour moi et ça avait l’air si facile pour elles. Mais plus maintenant.
Être toujours débordée, ce n’est pas le mode de vie auquel j’aspire. Je ne veux plus me sentir coupable d’en faire moins. Je réalise enfin que ce n’est pas nécessaire de tout faire, de toujours être occupée. Que ce n’est pas sain, finalement. Que de prendre du temps pour soi, ce n’est pas être lâche ou paresseuse : c’est être équilibrée.
Je suis une mère et je ne glorifierai plus la productivité.
On ne m’entendra plus louanger quelqu’un qui n’a « pas arrêté de la journée » et je serai tout aussi empathique avec toi si tu as fait du ménage toute la journée que si tu as « juste » fait la vaisselle et choisi de relaxer pour le reste de la journée. Ta valeur ne s’établit pas selon le nombre de tâches que tu accomplis dans une journée.
Si tu te sens fatiguée et que tu te plains régulièrement de manquer de temps, mais que tu as besoin d’un agenda surchargé pour te sentir utile, je te conseille d’inscrire les mots « lecture », « rien faire » et « m’asseoir » dans quelques cases.
Je suis une mère et je ne glorifierai plus la productivité.
Parce que la vie ne se résume pas à une to-do list de choses à faire.
MERCI ?