Maman,
Je t’appelle tellement ainsi que j’oublie que ce n’est pas ton prénom, que ce n’est pas ton seul rôle ni ce qui te définit. Pour moi, tu n’es que ma maman et je n’ai pas conscience de tous les combats intérieurs que tu mènes. J’ai besoin de toi tous les jours, tout le temps, pour me rassurer car le monde autour me fait peur et je dois puiser en toi toutes les clés pour me construire. Je suis encore trop petit pour comprendre qu’au-delà d’être ma maman, tu es aussi une femme, parfois au bord du gouffre, prête à perdre pied, avec une foule d’émotions qui se disputent le premier rôle.
Je ne me rends pas toujours compte que tu donnes sans compter toute ton énergie à construire un monde merveilleux autour de moi. Je te vois te démener à essayer de garder la maison propre, à essayer de me lire des livres quand tes paupières ne tiennent plus ouvertes, à m’organiser de grandes fêtes d’anniversaire. Mais maman, il y a également quelque chose que tu ne réalises pas : tu es mon monde merveilleux.
Tu me suffis avec tes imperfections, tes excès de tendresse et de colère. Tu me suffis toute entière avec tes rondeurs, tes faiblesses et tes bras qui m’enlacent. Parce que mon petit cœur d’enfant ne répond qu’aux battements du tien, et qu’il ne se souviendra que de l’amour infini que l’on partage au quotidien.
Peu m’importe que la maison soit en désordre, que les repas ne soient pas équilibrés, que les chaussettes soient dépareillées, car tout ce qui compte pour moi, c’est de passer du temps avec toi. Je ne jugerai jamais ta façon de m’aimer. Je me nourris tous les jours de nos réveils câlins, des papouilles du dimanche après-midi, des retrouvailles devant le portail de l’école, de nos regards complices et de la chaleur de ton ventre lorsque je te rejoins dans ton lit au milieu de la nuit. Maman, je n’ai que faire de ce que le monde entier pense de toi, parce que pour moi le monde entier, c’est toi.
Je ne connais pas tout de la femme que tu es ni la fragilité que tu caches, mais je sais la force incroyable et la résilience infinie dont tu es capable. Parfois, j’aimerais attraper toutes les choses qui te font pleurer et les mettre à la machine à laver avec mon doudou pour les faire rétrécir. Je voudrais que tu puisses réaliser qu’il appartient à chaque mère de donner sa propre définition au mot « maman », et qu’il n’en existe aucune qui soit meilleure que les autres. Tu fais de ton mieux, et c’est bien suffisant pour moi.
Je t’aimerai toujours quel que soit le temps qu’il fait dans tes yeux et cet amour inconditionnel, je le tiens de toi.
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