Maman,
J’aurais tant aimé grandir près de toi plus longtemps. J’aurais tant aimé que tu aies la chance de m’aider à franchir toutes les étapes de ma vie d’enfant. J’aurais aimé que ma petite main reste au creux de la tienne une journée de plus, une année de plus. J’aurais aimé vivre comme tous les autres enfants. J’aurais aimé souffler une bougie d’anniversaire de plus, dessiner dans mon lit en cachette le soir pour rester éveillé plus longtemps, courir sous la pluie l’été en t’entendant me dire de rentrer pour ne pas attraper froid. J’aurais aimé faire un autre sapin de Noël avec toi, compter les cadeaux et tenter de deviner ce qui s’y cachait. J’aurais aimé grandir plus longtemps. J’aurais aimé voir la fierté dans tes yeux le jour de ma graduation. J’aurais aimé tomber en amour et, un jour, te présenter tes petits-enfants.
Maman, je me souviens de tous nos moments passés ensemble. Je me rappelle chacun d’entre eux, et tu sais, même si je ne suis plus là, j’arrive encore à te sentir près de moi. Je me souviens de l’odeur dans la maison quand tu me préparais mon plat préféré. Je me souviens de chacune des fois où tu m’as bercé, tard le soir, alors que je ne trouvais pas le sommeil. Je me souviens des fois où tu me consolais, collée contre moi, alors que je venais de tomber. Je me souviens de tes yeux brillants posés sur moi avec ton sourire rassurant qui dégageait le bonheur d’être ensemble.
Maman, je me suis battu jusqu’à la dernière minute pour rester avec toi. À bout de forces, je me suis doucement laissé aller sur la mélodie du temps. Tu sais, je comprends maintenant. La vie n’est pas une bataille qu’on gagne où qu’on perd, elle est simplement passagère; parfois elle s’éteint tard, d’autres fois, elle s’éteint tôt. Même si la mienne fût courte, je veux que tu saches que j’ai profité pleinement de chacune des minutes qui m’ont été offertes.
Maman, ça me fait mal de te voir pleurer mon absence. De te voir t’effondrer toutes les fois où tu t’obstines à croire que tu aurais pu faire mieux avec moi. Que tu aurais pu rester calme au lieu de t’emporter. Ça me fait mal de t’entendre penser que si tu avais su ce qui m’attendait, tu en aurais profité davantage. Parce que la vie, c’est comme ça; on nait, on meurt, et entre les deux, on fait de notre mieux.
Maman, sèche tes larmes et remplis ta peine de tous les beaux souvenirs qu’il te reste. N’oublie pas que je suis bien là où je suis et que mon cœur déborde d’amour, à l’infini, pour toujours.
Merci d’avoir été ma maman. Merci de m’avoir rassuré quand même toi, tu mourais d’inquiétude à l’intérieur. Merci d’avoir pris ma main et de m’avoir dit que tout allait bien aller. Merci d’être restée près de moi, jusqu’au bout.
Maman, tu sais, quand on s’en va, on ne part pas réellement. Même si tu ne me vois plus, je suis encore là. Ferme les yeux, écoute la pluie tomber. Regarde les étoiles dans le ciel. Respire les odeurs de chacune des saisons. Regarde les papillons danser devant le soleil.
Ne t’en fais pas maman, maintenant je peux voler.
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