enfant hypersensible

À mon enfant hypersensible

enfant hypersensible

À toi, mon trésor, mon enfant hypersensible,

Quand tu te sens terriblement mal parce qu’un adulte a parlé trop fort, qu’un ami t’a fait un commentaire bizarre ou seulement parce que tu as sali ton doudou préféré, je veux que tu saches que je te comprends.

Quand la peine d’un ami te touche autant que si c’est toi qui la vivais, je veux que tu saches que je sais que ton petit cœur est plus fragile que celui des autres et que tu absorbes toutes les émotions autour de toi, comme une petite éponge.

Quand les gens trouvent que tu exagères et croient que tes réactions explosives sont dues à un trouble d’opposition ou un manque d’éducation, je sais qu’ils ont tort. Je vois bien la tempête s’emparer de ton petit corps et je comprends la bataille que tu mènes chaque fois pour tenter de la calmer comme les autres le font si facilement.

Quand tu n’arrives pas à prendre une petite décision parce que tu évalues toutes les options possibles et que tu réfléchis aux répercussions qu’elles peuvent avoir sur le reste de ta journée, ou même de ta vie, je comprends que pour toi, toutes les décisions sont importantes, même si les gens autour peuvent les trouver banales.

Quand plein de pensées se bousculent dans ta tête et que tout autour de toi te rend inquiet, que tu vérifies trois fois si la porte est bien verrouillée le soir avant le dodo, que tu t’assures que les rideaux de la fenêtre ne touchent pas le calorifère et quand même la présence de ta maman ne suffit pas à calmer ton inquiétude, je veux que tu saches que jamais je ne banaliserai tes peurs parce que je sais que tes craintes sont réelles et difficiles à vivre pour toi.

Quand tu n’arrives pas à supporter ta nouvelle paire de jeans ou ton manteau d’hiver parce que tu ne te sens pas capable de bouger librement, quand c’est la crise parce que la ligne de couture de tes bas n’est pas suffisamment bien placée ou que je dois faire toutes les boutiques possibles pour trouver une paire de bottes qui te convient, je sais que tu ne fais pas tout ce drame seulement pour avoir de l’attention; tu ressens tout, plus fort que les autres, simplement.

À toi, mon enfant hypersensible, j’aimerais que tu saches que tu as le droit d’être tel que tu es. Tu n’as pas à t’excuser ou à te sentir différent parce que tu n’entres pas facilement dans le moule. Tu as cette chance d’avoir de l’intuition et de saisir les émotions des autres, avant même qu’ils ouvrent la bouche. Tu as cette chance d’être totalement émerveillé par toutes les petites choses de la vie, aussi simples soient-elles. Et tu as aussi cette chance d’être capable de rire aux éclats, sans retenue, juste parce c’est comme ça que tu le sens.

Tout ce que je te souhaite mon amour, c’est de continuer d’être qui tu es, jusqu’au bout. De toujours t’assumer si tu as peur, si tu hésites ou même si tu es blessé. Tu as le droit d’avoir plus mal, d’être plus contrarié ou de pleurer plus fort que tes amis. Alors ne laisse jamais personne te dire que tu es « trop » ou tenter de te réduire à ce que tu devrais être. Parce que toutes tes couleurs font partie de toi et ce sont elles qui te permettent d’être qui tu es : un enfant unique, heureux et totalement libre.

Crédit : Carlo Prearo/Shutterstock.com

Janie Bordeleau

Maman monoparentale d'une cocotte qui, dès ses 2 ans, avait déjà l'attitude d'une ado, je dois avouer qu’avant sa naissance, j'avais une idée préconçue de la façon dont j'allais être la maman parfait. Bien évidemment, je me suis vite aperçue que ce n'était pas si simple! Avec le temps, j'ai compris qu'être parent était de l'adaptation, jour après jour! Acheteuse pour une compagnie minière, j'adore mon travail et j’essaie de jongler du mieux que je peux avec la vie familiale, le travail, les activités et tous les imprévues du quotidien! Contrairement à bien des mamans, je n'ai jamais eu de routine parfaite, d'heure de couché précise, et de repas toujours complètement santé! Je m'adapte plutôt à chaque journée comme elle se présente, sans me mettre de pression, tout en gardant en tête que chaque moment ne passe qu'une seule fois! Vaut mieux en profiter non?

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7 Comments

  • Le 22 septembre 2020

    Bonjour, je m’appelle Isabelle Filion et je suis la maman d’un petit garçon qui a maintenant 6 ans. Comme je suis hypersensible, en lien avec mon trouble de personnalité limite, je trouve difficile de ressentir les sentiments négatifs de mon enfant qui trop souvent me bouleversent. Écrire m’a toujours été bénéfique et libérateur et lorsque j’ai écrit ce texte c’était à un moment où je me sentais encore dépassé par les émotions et la demande d’attention incessante d’un enfant unique. J’aime mon enfant, mais l’accompagner dans le quotidien reste un défi pour moi, malgré son développement qui se fait sans réel entrave.

    En voyant les textes que vous publiez dans la parfaite maman cinglante, je me suis reconnu à de nombreuses reprises et je vous remercie particulièrement d’avoir mis ce texte sur l’hypersensibilité de l’enfant. Ça met des mots sur ce que je vivais enfant. La vie étant ce qu’elle est, l’enfant que j’étais est maintenant grande et maintenant maman avec encore toute cette hypersensibilité. Si vous le souhaitez, vous pouvez publiez mon petit texte qui montre l’autre côté de la médaille. Il me ferait plaisir de voir l’un de mes textes mis au grand jour. S’il n’est pas possible, ne vous en faites pas, je ne vous en tiendrai pas rigueur. Quoiqu’il en soit merci de mettre les mots justes sur ce que beaucoup de parents vivent au quotidien et ainsi ouvrir une soupape nécessaire à un équilibre qui trop souvent est demandé d’être régit par l’exemplaire.

    Hypersensibilité de maman

    Peux-tu croire que tu m’énerves plus souvent que tu le devrais? Peux-tu croire que je t’évites pour ne pas perdre patience? Je t’aime, il n’y a pas de doute là-dessus. Je veux t’offrir tout ce qu’il y a de mieux, mais lorsque tu es là, je me sens envahie. Tu me demandes de l’attention que je suis incapable de t’offrir. J’ai l’impression de passer mon temps à te repousser et ça me brise le coeur. J’en peux plus des « Regardes maman! » Je m’isole pour me ressourcer, pour respirer, reprendre mes esprits et être capable après de te donner ce dont tu as besoin. Je souhaite une indépendance que tu es incapable d’avoir. Je sais que c’est injuste, tu es un enfant et j’arrive difficilement à être la maman dont tu as besoin. Tu repousses mes limites chaque jour et ça m’angoisse, j’ai peur de tomber. Chaque jour, je me lève et j’appréhende la journée à tes côtés. J’imagine tes crises, tes pleurs, tes demandes incessantes et moi qui n’arrive pas à gérer. Pourquoi? Parce que je me mets à ta place, parce que je comprends tes frustrations et les vis, parce que j’entends clairement ta solitude et aussitôt que je peux m’éloigner, je le fais. Ça fait mal! Je ressens ta tristesse, ta peur si brute et comprends que c’est démesuré. Oui, je fais mon possible, oui, j’arrive à me rendre disponible, mais c’est trop souvent dans ta peau que je me retrouve. J’aimerais vivre plus de moments heureux avec toi, sans tracas et je sais que c’est possible. En attendant de me sentir mieux, en attendant de refaire mes forces, je reste de tout coeur avec toi.

    Je t’aime Aldéo

    Maman xxx

  • Wow, merci de mettre des mots sur ce que vit quotidiennement un de mes cocos (et aussi ce que nous vivons en le regardant gérer tout cela)

  • Bonjour et merci pour ce si beau texte touchant, cette belle lettre d amour à un enfant « unique. »
    Ma petite fille de 4 ans est ainsi, c est très difficile à gérer, heureusement ma fille a détecté ce souci..
    Il est vrai que les gens ne comprennent pas pourquoi cette petite fille si rieuse tout à coup se transforme
    Merci…bien à vous

  • Très beau texte! Je suis émue car c’est exactement les mots que je voudrais dire à mon fils et aux gens autour de nous afin qu’ils comprennent cette réalité difficile que vivent nos cocos.

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