Je sais que tu te répètes en boucle que tu ne voulais pas crier hier quand tes petits se sont mis à hurler dans le bain et à lancer de l’eau sur les murs.
Je sais que tu te dis constamment que tu n’as pas assez profité de tes bébés pendant la fin de semaine. Que déjà, la semaine recommence et qu’il te semble que tu viens de manquer une autre belle occasion de saisir le moment présent et de capturer des images de leurs plus beaux sourires pour tes jours sombres.
Je sais qu’avec du recul, tu baisses parfois la tête de déception envers toi-même quand tu réalises que tu n’as pas vraiment regardé le dessin que ton plus jeune te montrait avec toute sa fierté à l’heure du souper.
Je sais que tu soupires régulièrement de culpabilité quand tu prends vingt minutes juste pour toi qui ne pourront pas être consacrées à voir tes enfants grandir.
Je sais que tu t’en veux souvent de ne pas avoir toute l’énergie que tu voudrais pour divertir ta progéniture comme une G.O. ni toute la motivation nécessaire pour jouer aux petites voitures avec eux.
Je sais que tu te sens bien ingrate d’en aimer un plus que l’autre, des fois.
Je sais que quand tu t’arrêtes pour y penser, tu trouves que ça ne fait pas de sens de presser tes enfants aussi souvent puisqu’ils vont être pressés toute leur vie d’adulte.
Je sais qu’il t’arrive de penser que tes soupers n’ont pas d’allure et que de choisir ses combats n’est pas une raison suffisante pour ne pas donner le meilleur à tes petits.
Je vois que tu avales un peu de travers quand tu te rappelles que tu as abandonné ton plus jeune en larmes à la garderie ce matin.
Je sais que tu n’es pas particulièrement fière de toi quand tu réalises que ça fait deux cents fois que tu te dis que tu vas prendre ta santé en main, mais que tu n’en fais rien sous prétexte que le temps te manque.
Je sais que tu penses que tu manges trop. Que tu manges mal. Que tu bois trop. Que tu ne donnes pas assez de nouvelles à ta mère. Qu’il aurait fallu que tu plies ta brassée de foncé avant qu’elle plisse sur le dos de tes petits. Que tu arrêtes d’acheter des repas préparés d’avance parce que c’est plein de sel. Que tu devrais t’habiller sexy, des fois, pour pimenter ta vie de couple au lieu de revêtir ton jogging à la première occasion. Que tu devrais avoir moins hâte que les enfants se couchent parce que la vie passe vite. Que tu devrais soupirer moins. Que tu devrais rire plus. Que tu devrais dire plus souvent à ton chum que tu l’aimes. Que tu devrais apprécier plus ta vie à sa juste valeur.
Mais la vérité, c’est que tu es une mère parfaitement imparfaite avec des qualités, des défauts, des forces et des faiblesses.
La vérité, c’est que tu es une simple humaine avec des limites qui connaît des bons jours et des jours plus sombres.
La vérité, c’est qu’il est grand temps que tu acceptes que la perfection n’existe pas, que les standards que tu cherches à atteindre sont totalement irréalistes et que tu arrêtes de t’en vouloir.
La vérité, c’est que tu fais de ton mieux chaque jour. Et que même quand tu as l’impression que ce mieux-là ne suffit pas, tu n’as qu’à regarder tes enfants danser, courir et rire pour réaliser qu’il est bien plus que suffisant.
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