Aujourd’hui, nous avons retiré les petites roues de ton vélo et je t’ai vu t’éloigner au début à petit élan puis avec confiance. Ces dernières poussées où je tenais ton siège pour t’éviter une vilaine chute ont bien fait de te donner la confiance de t’éloigner seul et en contrôle de ta route.
Encore hier nous étions inséparables, toi et moi explorateurs prêts à affronter les ardeurs de notre monde. J’étais encore un peu dans le déni pensant que j’aurais toujours la main sous la selle de ton vélo d’une certaine façon, mais aujourd’hui tu as un peu moins besoin de moi.
Je suis un papa poule qui n’est pas prêt à te laisser faire toutes tes erreurs encore et pourtant je veux être témoin de tes échecs pour voir comment tu te relèveras ensuite. Mais sous peu, tu développeras plus encore ton indépendance et pour un temps, ma présence te semblera inutile.
Ces dernières années, ma vie a été absolument et complètement liée à la tienne. Mon identité transformée, toutes notions du moi devenues maintenant une identité unidirectionnelle : parent. Je n’oserais dire avoir perdu le reste de moi, mais voilà que je réalise que mes buts, ma fierté, mon énergie et la majorité de mes motivations sont guidés par ta présence dans ma vie et ce rôle de parent.
Sous peu tu n’auras plus besoin de moi, tu seras un adulte responsable et je devrai retrouver mon identité après toi.
Mais que restera-t-il de moi après toi ?
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