J’ai accouché pendant la pandémie et j’ai eu peur que le père de mon bébé ne soit pas à mes côtés. J’ai eu peur qu’il ne soit pas là, à me soutenir, à me parler, à me calmer, à m’encourager, à vouloir prendre mon mal pour ne plus me voir souffrir.
J’ai eu peur, tellement peur.
J’imaginais mon accouchement intense en amour, en douleur, en joie, en stress, en fatigue, en complicité, en force et en vulnérabilité. Je l’imaginais comme le plus unique et mémorable des moments de ma vie. Mais ce que je ne parvenais pas à imaginer, c’est qu’il était possible que je le vive sans le père de mon bébé.
J’ai eu peur, tellement peur.
J’ai eu tellement peur que j’ai pleuré. J’avais mal. Je ne pouvais concevoir vivre l’arrivée de mon petit toute seule. Je ne pouvais concevoir que l’homme que j’aimais ne serait pas témoin de cet instant unique. Je ne pouvais pas concevoir que l’homme qui aimait déjà si fort et qui attendait impatiemment depuis neuf mois le petit être que nous avions conçu n’allait pas être là pour couper son cordon ombilical.
J’ai eu peur, tellement peur.
J’entendais des histoires de femmes ayant accouché seules et j’avais le cœur brisé. Je pouvais, d’une certaine façon, les comprendre car c’est ce qui m’attendait peut-être aussi. Je me sentais solidaire envers elles. Je les trouvais courageuses. Je les trouvais fortes. Je les trouvais résilientes. Si elles étaient capables, je le pouvais probablement aussi.
J’ai eu peur, tellement peur.
Malgré toute cette peur, j’ai fait face à cette tempête. Le petit miracle qui grandissait dans mon ventre méritait que je sois forte pour lui. Je me devais d’être courageuse. Je me devais d’être résiliente.
J’ai finalement eu la chance de lui donner naissance aux côtés de son père, mais je sais que ce n’est pas le cas de toutes les mères vers qui mes pensées se sont tournées.
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