Je ne m’attendais pas à devoir autant me battre pour réussir à t’allaiter ni à cette fatigue écrasante au point de, certains jours, penser te sevrer.
Je ne m’attendais pas à ce qu’on dise de toi que tu seras un fils à maman ou que c’est malsain que tu prennes le sein.
Je ne m’attendais pas à ces regards parfois gênants, à ces gens souvent blessants, à ces croyances erronées et à cette échéance de temps que la société cherche à nous imposer depuis que j’ai fait le choix de t’allaiter.
Je ne m’attendais pas à tout ça et ça m’a blessée par moments, mais ce n’est pas ce dont je veux me souvenir parce qu’il y a tellement mieux que tout cela à retenir.
Je veux retenir cette fusion, ces moments hors du temps, quand parfois, ton regard dans le mien, il t’arrive de lâcher mon sein uniquement pour me sourire. Ces instants où plus rien ne compte vraiment et où je prends conscience de la valeur du temps et de la magie de cet allaitement.
Je veux retenir que mon propre lait a pu te soigner en plus de te faire manger, que ces tétées te consolent et bien souvent t’empêchent même de pleurer.
Je veux retenir mes inexplicables réveils quelques secondes avant que tu me réclames à manger, comme si mon corps savait que tu étais affamé.
Je veux retenir cette facilité de ne pas avoir de biberon à préparer ou à laver, de lait à apporter lorsqu’on va se promener et de ne pas te faire attendre pour te donner à manger.
Je veux retenir toutes ces fois où tu t’es endormi, repu contre moi, dans cette bulle lactée, sereins et apaisés, heureux tous les deux.
Je veux retenir le pouvoir du corps humain et me réconcilier avec le mien, parce qu’il me permet de te donner le meilleur et qu’il fabrique cet or blanc dès que tu le demandes et parfois même avant.
Je ne m’attendais pas à vivre ça. À aimer nos tétées assises, nos tétées couchées, nos tétées rapides aux terrasses des cafés, nos tétées «câlin», nos tétées retrouvailles et nos tétées de grosses faims.
Je ne m’attendais pas à vivre ça. À redouter le jour où cet allaitement finira par s’arrêter, ce jour où cette belle parenthèse lactée se terminera sans que je ne l’oublie jamais.
Magnifique ! Je coallaite mes deux dernières filles, ce n’est que du bonheur ! Et je me fiche de ce que pensent les gens!
Je me retrouve tellement dans ce témoignage. J’ai allaité ma fille jusqu’à ce qu’elle ait 11 mois et c’est moi qui ai pleuré durant la toute dernière tétée. J’attends mon 2eme enfant pour début mai et je l’allaiterai également c’est une évidence même si je sais que rien n’est gagné d’avance !
Je suis heureuse de penser que mes sœurs françaises reviennent à la allaitement.
du grand bonheur
Merci merci merci pour ce texte.
Tellement d’obstacles à vouloir allaiter dans cette société occidentale et moderne, tellement de doutes, de questionnements, de phase de découragement
Et parallèlement, autant de bonheur à partager tous ces moments uniques ❤️
Une phrase me guide en permanence : je suis la meilleure maman pour ma fille et mon lait est le plus cadeau que je puisse lui faire.
Bonsoir,
Ma fille ainée à 25 ans, j’étais la seule du service à alaiter. Tout mon entourage familial était surpris de mon souhait, mais tu vas pas faire ça… J’ai laissé dire, je l’ai alaité 6 mois sans Conseil, sans modèle. J’ai eu mon dernier fils à 41 ans, et j’attendais avec impatience ces échanges pendant la tétée, quel plaisir, je n’echangerai cela pour rien au monde. Je me souviens de la dernière tétée, je devais prendre un traitement, il avait 18 mois. Il a gardé longtemps l’habitude de se blottir, petit amour chéri, et même encore aujourd’hui, il va avoir 8 ans. Quand je vois une maman qui alaite, je suis rempli de nostalgie. J’ai réussi ça moi…