Depuis ta naissance, je réalise que je peine à me rappeler du bonheur que j’ai ressenti lorsque j’ai entendu pour la première fois ton coeur battre à l’échographie. Les souvenirs de tes premiers coups de pied lorsque tu étais dans mon ventre s’éloignent lentement comme pour me prouver l’usure du temps.
Depuis ta naissance, mon ventre se serre quand je ne sais plus trouver ton odeur de nouveau-né alors que j’ai pourtant passé des heures à te câliner et à t’embrasser.
Depuis ta naissance, j’ai peur du temps qui file entre mes doigts comme le sable alors souvent, je te regarde dormir tout en t’implorant de ne pas trop vite grandir.
Depuis ta naissance, je redoute la fin de ton allaitement; j’en savoure chaque instant lorsque tu es contre mon sein en essayant de me convaincre que demain c’est loin.
Depuis ta naissance, j’appréhende les jours où je devrai te faire garder car j’aime tellement nos moments parfaits et imparfaits et je sais à quelle vitesse le temps peut nous les voler.
Depuis ta naissance, je prends un peu trop de photos car même si ces clichés ne remplaceront jamais ces instants envolés, je veux pour toujours me rappeler de tes premiers sourires de bébé.
Depuis ta naissance, le temps fuit. Il passe comme un torrent qui coule sans s’arrêter. Les jours deviennent des semaines. Les semaines des mois. Et les mois des années. Je sais que certains souvenirs resteront, mais que beaucoup d’autres se dissiperont. J’ai peur d’oublier ta peau douce, nos siestes à deux, nos heures de jeux et le bonheur de te porter pour prolonger un peu ces neuf mois où nous ne faisions qu’un toi et moi.
Depuis ta naissance, j’ai peur du temps qui passe. J’ai peur des moments qu’il vole sur son passage. Alors, je tarde à ranger ton berceau en me disant que c’est encore un peu tôt.
Depuis ta naissance, je vis souvent dans la nostalgie au fur et à mesure que tu grandis. Le temps ne pardonne pas, ta sœur me l’a appris. C’est déjà une petite fille.
Depuis ta naissance, j’aimerais figer chacun de ces précieux instants, qu’ils soient difficiles ou non, car je sais que je ne serai jamais aussi heureuse que lorsque j’avais mes enfants tout près de moi.
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