Cet article est présenté par Préma-Québec.
Je suis la maman d’un enfant prématuré.
Mon enfant n’est pas simplement hospitalisé pour quelques jours; il est entre la vie et la mort et il souffre beaucoup. Je l’observe lutter pour sa vie pendant des heures chaque jour avec l’envie d’hurler d’impuissance. Même si je souhaite de tout mon coeur qu’il s’en sorte et que je serais prête à donner ma vie pour sauver la sienne, je n’ai aucun pouvoir ni aucun contrôle sur sa survie. Parce que chaque instant pourrait être le dernier, je ne prends aucun moment pour acquis. Chaque fois que je quitte l’hôpital, j’ignore si je le reverrai.
Je suis la maman d’un enfant prématuré.
Même si le moment où j’ai pris mon enfant dans mes bras sera gravé à jamais dans mon coeur, son souvenir n’est pas aussi doux que ce que laissent présager les images que ta télé te renvoie; son corps était si petit et si fragile et les fils qui étaient branchés à lui de toutes parts si nombreux que j’ai eu peur de lui faire mal.
Je suis la maman d’un enfant prématuré.
Pendant que les nouvelles mamans donnent le biberon ou qu’elles allaitent, moi, je tire et tire mon lait malgré ma montée de lait qui ne vient pas. Je tire et tire mon lait quitte à y passer la nuit parce qu’on me répète sans cesse qu’il pourrait sauver la vie de mon bébé.
Je suis la maman d’un enfant prématuré.
Pendant que les nouvelles mamans apprennent à apaiser les coliques et endormir leur petit, moi, j’apprends ce que sont les désaturations, les bradycardies, les apnées et la peur perpétuelle de voir le petit être que j’aime le plus au monde s’éteindre sans avoir souri, fait ses premiers pas et appris à dire maman.
Je suis la maman d’un enfant prématuré.
Je n’ai pas accouché prématurément par choix ou suite à une erreur et chaque fois que quelqu’un laisse entendre le contraire, la colère mêlée à la culpabilité m’envahissent sans que je n’arrive plus à les chasser et j’en fais des cauchemars.
Je suis la maman d’un enfant prématuré.
Alors que le séjour de notre bébé à l’hôpital s’étire, il m’arrive de me demander comment nous allons boucler le mois entre les frais d’hébergement, les repas au restaurant et le stationnement de l’hôpital et d’avoir peur de m’écrouler de fatigue avant la fin de cette course dont personne ne connaît l’issue.
Je suis la maman d’un enfant prématuré.
Quand tu me dis que tu ne comprends pas comment j’arrive à tenir le cap, j’ai envie de te répondre que je n’ai rien choisi et je reste debout sans me poser de questions comme tu le ferais aussi si ton enfant était entre la vie et la mort. Quand tu compares la prématurité de mon enfant à celle de l’enfant de ta cousine, ton amie ou ta soeur, je me retiens très fort pour ne pas te répondre que ce n’est pas un concours; c’est une réalité dans laquelle des enfants et des parents souffrent.
Je suis la maman d’un enfant prématuré.
Même si tes intentions sont louables, j’arrive difficilement à te croire lorsque tu me dis que ça va bien aller alors que même les médecins n’osent pas le faire. Mais sache que ta présence et ton soutien m’apaisent autant que ceux des infirmières et des médecin dévoués qui rendent mon quotidien plus doux.
Je suis la maman d’un enfant prématuré.
Contrairement à ce que tu crois, notre combat ne prendra pas magiquement fin quand nous rentrerons à la maison. Si nous y rentrons ensemble, mon bébé demeurera à risque, vulnérable et nous devrons multiplier les rendez-vous pour nous assurer qu’il grandit bien pendant de nombreux mois avant que nous cessions de vivre avec cette épée de Damoclès qui ne nous quitte jamais depuis qu’il a vu le jour.
Je suis la maman d’un enfant prématuré et notre avenir est pavé d’incertitudes.
Mais malgré la fatigue, la peine et la peur, je n’ai jamais rien vu d’aussi beau que la force immense et insoupçonnée qui habite le petit combattant que j’ai mis au monde et c’est en m’accrochant à l’espoir de le voir sourire, grandir et souffler la bougie de son premier anniversaire que je tiens bon chaque jour.
Préma-Québec a pour mission d’améliorer la qualité de vie des enfants prématurés et de leur famille en offrant un appui psychologique, éducatif et financier aux parents.
C’est le seul organisme qui vient en aide directement aux familles d’enfants nés prématurément dans la province.
Chaque année, mondialement, 10% des naissances surviennent avant terme. L’organisme créé en 2003 intervient depuis dix-sept ans sur une base régulière le dix-huit unités néonatales au Québec. Il organise annuellement des formations destinées aux professionnels de la santé ainsi que plusieurs activités visant à sensibiliser la population à la prématurité et est fièrement appuyé par des experts de la néonatalogie partout dans le monde.
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