Veuillez noter que ce billet a été mis à jour afin d’offrir des informations claires découlant de sources citées en fin d’article.
Je suis travailleuse sociale, la situation actuelle me préoccupe grandement et je ne suis pas la seule.
Dans le cadre de mes fonctions, je côtoie des intervenants de tous les types de domaines. Des policiers, des pompiers et des travailleurs de la santé qui me partagent tous la même inquiétude, soit celle qu’en ce moment, le gouvernement ne prend pas suffisamment en considération l’impact de ses décisions sur la santé mentale de la population.
Depuis mars 2020, les policiers ont constaté une importante hausse de signalements pour violence intrafamiliale, les enquêteurs sont débordés, aux prises avec des victimes d’abus physiques et sexuels et les lignes téléphoniques répondant aux problèmes psychosociaux reçoivent de 20% à 50% plus d’appels.
Depuis mars 2020, il y a une diminution considérable des cas rapportés à la protection de la jeunesse alors que de plus en plus de jeunes sont en détresse et il y a des mois d’attente pour avoir accès à un professionnel et ce, même au privé.
Depuis mars 2020, les psychologues constatent une augmentation de près de 25% de la consommation de drogue ou d’alcool auprès de sa clientèle qui en consommait déjà et la principale cause de décès chez les enfants de dix à quatorze ans est maintenant le suicide.
Je suis inquiète pour les gens qui vivent seuls et ceux qui ne demandent qu’à travailler. Je suis inquiète pour l’éducation de nos petits et nos grands enfants. Je suis inquiète pour ceux qui venaient de réussir à arrêter de consommer et ceux qui devaient recevoir des traitements pour des problèmes de santé. Je suis inquiète pour tous ceux qui n’osent pas consulter pour des problèmes de santé et pour les enfants dont les parents vont se séparer. Je suis inquiète pour nos belles petites et moyennes entreprises québécoises qui vont devoir fermer et l’impact que cela engendrera sur la santé mentale de leurs propriétaires.
Il va de soi que des mesures doivent demeurer en place pour contrer la pandémie, mais il est primordial que le gouvernement ajuste ces mesures pour maintenir un équilibre permettant de répondre aux besoins physiques, mais aussi aux besoins psychologiques de la population.
Parce qu’éventuellement, ce ne sera plus seulement pour les infirmières que nous devrons nous inquiéter, mais pour l’ensemble de la société et de ses intervenants qui étaient déjà pour la plupart dans une situation précaire et fragile avant la pandémie.
Nous ne pouvons plus nous permettre de laisser les gens sombrer sans quoi nous risquons d’assister à plus de décès reliés aux mesures mises en place à cause la Covid-19, qu’au virus lui-même.
Sources :
https://www.inspq.qc.ca/publications/3030-sondage-consommation-alcool-covid19
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1697826/appels-violence-conjugale-constats-infraction-spvq
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