Mon amour,
Tu partages ta vie avec une maladie et par le fait même moi aussi. Cette maladie, tu ne l’as pas choisie et moi non plus. Par contre je t’ai choisi, toi.
Peut-être crains-tu que les limites que ta santé t’impose limitent aussi ta capacité à t’engager dans une relation, que tu n’as « plus rien » à apporter à ta partenaire et à tes enfants ou que l’amour ne sera plus jamais pour toi. Si tel est le cas, j’aimerais que tu saches que ta maladie n’est pas un handicap pour notre amour.
Je sais que ta santé t’oblige à faire le deuil de certaines capacités et que tu ne veux pas être un fardeau pour les gens que tu aimes. Mais j’aimerais que tu saches que pour moi, le vrai fardeau serait une relation sans amour, sans complicité, sans affection et sans rires. La vérité, c’est que l’énergie que tu m’apportes à travers le bonheur que nous vivons au quotidien est tout le contraire d’un fardeau.
Il y a eu et il y aura encore des mauvais jours, des jours où tu seras inquiet, triste, en colère. Il y a eu et il y aura encore des jours où moi aussi, je serai inquiète, triste ou en colère. Et ça ne sera pas toujours à cause de cette maladie avec laquelle nous vivons, mais bien parce que la vie est tout simplement faite de bonnes et de mauvaises journées, de moments plus agréables et moins agréables.
Tu sais que je n’ai pas l’âme d’une missionnaire. Je ne serai pas ton infirmière, je ne serai pas ton intervenante, je ne serai pas ta mère. Mais je serai ta complice, celle avec qui tu pourras retrouver de la légèreté. Je continuerai à respecter tes besoins, que tu aies envie de solitude ou de te blottir contre moi et je m’attends à ce que tu continues de respecter mes besoins en retour.
La maladie peut modifier les raisons pour lesquelles nous vivons parfois des moments plus difficiles, mais elle ne changera jamais ceux que nous sommes au fond de nous ni la façon dont nous nous aimons.
Je sais que l’avenir est incertain. Je l’accepte. Je suis lucide. Mais même si je ne sais pas ce que le futur nous réserve, sache que je n’ai pas peur de devoir faire plus souvent la vaisselle ou sortir les poubelles. Le partage de la charge ne se résume pas au partage des tâches ménagères; tu es présent par ton écoute, par l’amour que tu nous manifestes de mille et une façons à moi et à nos enfants.
Ne sous-estime jamais ce que tu m’apportes chaque jour et fais-moi confiance.
Je veux être à tes côtés pour que cet amour continue à m’apporter autant.
Je ne choisis pas la maladie. Mais je te choisis, toi. Je nous choisis, nous.
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