Je suis ce papillon rare et flamboyant que tous les filets rêvent un jour d’attraper. Et c’est toujours plus haut, plus inaccessible, que j’ai l’habitude d’effleurer les cimes de la liberté.
Parfois, mes ailes épuisées m’implorent de me poser sur un rocher dans l’espoir de repos mais moi, la seule chose que je sais faire, c’est voler. Voler encore et toujours plus haut.
Et si un jour je me pose enfin, personne n’en sera témoin. Nul ne saura l’ampleur de cette peur qui virevolte au creux de moi comme un doux tourment. Cette vulnérabilité que j’expose et qui me paralyse lorsque je ne suis pas au gré du vent.
Promettez-moi d’être là si un jour je deviens captive de l’amour, que mes ailes sont recouvertes de son filet.
Promettez-moi d’être là si son sourire m’élève à mille lieux là-haut.
Attrapez-moi si je tombe en chute libre et qu’un jour mes mots ne savent plus le retenir. Comme la gale fatiguée sur la peau de mon cœur à vif.
Attrapez-moi.
Quand j’entamerai cette descente vers tout ce qu’il n’est pas. Et que je verrai déferler ses étoiles tout autour de moi, la poussière de nos astres qu’il m’avait tant de nuits pointés du doigt.
Attrapez-moi.
Quand je le chercherai de mes yeux éteints partout où je vais. Que tout me ramènera à lui et que nos souvenirs feront de moi une hystérique. Quand aucun remède n’arrivera à me l’enlever des veines. Je vous en prie, attrapez-moi.
Quand mon cœur connaîtra le grand vertige tandis que mon corps vide de lui tombera. Et que mes ailes rêveront en vain de l’étreinte de son filet, mon mal et ma cure à la fois.
Attrapez-moi.
Quand il sera là, au détour d’un coin de rue.
Quand il sera là, croisant ma route dans le sens inverse d’un boulevard pour me rappeler que moi, je ne sais pas aimer.
Attrapez-moi tout en bas d’une seule main pour qu’ensuite dans un élan, je puisse à nouveau m’envoler.
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