Il t’arrive très souvent de regretter amèrement de ne pas avoir eu l’alibi suprême d’être complètement invalide de l’utérus.
Ben non. T’as préféré assumer pleinement que t’en avais toujours voulu juste un en pensant innocemment que c’était légal, compréhensible et acceptable. Finalement, c’est fou ce que tu peux te faire dire par les gens qui n’arrivent pas à comprendre le concept de l’enfant unique. Pas de courir tout nu avec un casque de poil en criant des obscénités en latin là. Juste. Vouloir. Un. Seul. Enfant. Bon.
Voici donc comment contrecarrer la madame-anti-enfant-unique en quelques arguments.
#1 « C’est égoïste de faire un seul enfant »
Moi, je trouve que manger une cuisse de dinde qui sort du BBQ dans la face de dix enfants vulnérables et affamés dans un bunker en pleine situation apocalyptique, c’est égoïste. Pas faire un seul enfant, man.
#2 « Oui mais les enfants uniques deviennent égoïstes »
Écoute, vois ça comme tu veux mais j’ai pas eu ce feeling-là cette semaine quand mon unique est rentré pour passer son suçon en-dessous du robinet. Il le rinçait pour le donner à son ami qui voulait le manger à sa place. On apprend l’empathie à nos enfants, qu’ils aient de la fratrie ou non. Tony Accurso n’est pas un enfant unique. Je dis pas qu’il n’a jamais partagé un cornet à deux boules dans une ruelle de St-Léonard, mais il a quand même déjà eu 928 chefs d’accusations de fraude.
#3 « Pauvre toi, t’aimerais sûrement ça que ta maman te fasse un frère, hein? »
OK, juste non. C’est très intrusif et injuste de dire ça à un enfant, qui oui, m’a déjà demandé d’avoir un frère ou une soeur. Normal. On veut souvent ce qu’on a pas. Par exemple, moi je suis une québécoise au teint blanc/bleu avec des cheveux raides comme des spaghettis et il va sans dire que j’ai toujours rêvé d’être une métisse avec la pilosité capillaire d’un Jackson Five capable de me chicaner avec panache en italien. Pas de chance.
Avoir un seul enfant – ou même aucun – est un choix qui ne mérite pas d’être sans cesse justifié. Avoir un enfant unique, c’est beau. Comme en avoir quatre aussi.
Pour les madames qui y voient un inconvénient, chuchotez-le sur le perron d’église et mêlez-vous de votre petit carré. Amen.
ANNIE RICHARD |
Je te comprend tellement….. Jaime bien l excuse de l’utérus invalide. Je crois que je vais te l’emprunter lolllll
Merci pour ce beau texte !
J’ajouterai aussi, au delà du choix personnel de n’en vouloir qu’un seul, il arrive aussi que ce n’est pas un choix.
Pour avoir vécu l’expérience de multiples fausses couches en essayant d’avoir le 2ème et pour préserver notre unité familiale, nous avons décidé avec mon chum d’arrêter là et de profiter de notre enfant qui est heureux comme pas deux.
Mais je suis plus que tannée des gens qui n’arrêtent pas de demander « alors ? c’est pour quand le 2ème ?, il a plus de trois ans quand même ce grand garçon ! »
Tu sais pas ce que je vis ou ai vécu, alors arrête et laisse moi tranquille, j’ai assumé que j’aurais qu’un seul enfant et ça me va !
Au début je laissais faire, mais maintenant je dis la vérité. C’est drôle du coup de voir le malaise des gens. Ça leur apprendra à poser des questions qui ne regardent que mon couple !
Même si c’est en reprise, c’est tout aussi drôle 🙂
Moi, j’ai seulement un beau garçon de 5 ans et on me pose encore aujourd’hui la foutue question : « C’est pour quand le 2e ? » Grrrrr
Un jour…un jour… Tout en sachant qu’il n’y aura jamais de 2e. Car, je suis maintenant stérile, on m’a enlevé mon utérus suite à des complications post-partum. Mais j’ai pas le goût de raconter ça à matante Georgette/Yvette que je vois aux 3-4 ans ou à une placoteuse de centres d’achats.
Merci Annie!
Ça fait du bien de lire des mots comme ceux-ci concernant les uniques ?
Drôle et assumé. Admirable!!!