man at hospital

Je ne veux pas te perdre, papa

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Papa,

Je t’avoue que je n’avais jamais pensé vraiment à ce que la peur de te perdre pourrait me faire pour la simple et bonne raison que je me croyais à l’abri de ce danger pour plusieurs années encore.

Nous voilà face à cette réalité et je te jure que mes sentiments sont si mélangés et égoïstes que j’ai peine à comprendre comment tu peux faire pour les vivre toi-même.

Je me demande qui je pourrai appeler quand j’aurai des questions. Avec qui j’aurai ces conversations-là, où tu pars dans ton tourbillon d’explications infinies, que j’écoute parce que je sais que ça te fait plaisir, mais que je ne comprends clairement pas ? Comment je ferai pour écouter tes chanteurs préférés sans verser de larmes? Comment je pourrai voir tes bonbons favoris sur les étagères durant la période des fêtes sans que mon coeur se serre ? Comment me sera-t-il possible de parler de toi au passé?

J’ai peur papa. J’ai peur que ma peine amplifie la tienne. Je dois accepter la vulnérabilité, la tienne. Je devrai faire le deuil de l’homme en santé, de l’homme fort et multifonctionnel que tu es. Je suis parfaitement consciente que tu n’es pas prêt à accepter de mourir et je ne te demanderai pas de le faire.

Les gens nous disent d’être forts, d’être courageux. Où est-ce qu’on trouve ça, du courage et de la force quand on sait qu’un pilier de notre vie va disparaître? Comment fait-on pour être forts quand on est impuissants? Je porte une blessure dont la plaie ne se refermera jamais parce que je cherche à comprendre et à accepter ce qui n’est pas juste sans trouver de réponse parce qu’il n’y a pas de justice dans la mort.

Mais papa, malgré tout, je veux que tu saches que ma main sera dans la tienne jusqu’au bout. Tes décisions seront les miennes et même si j’ai peur, je ferai tout ce qui est possible pour être à la hauteur.

Crédit : PongMoji/Shutterstock.com

Rox-Ann M.

Maman de deux petites filles, je fais aussi partie d’une famille recomposée, mon chum ayant une fille qui vit chez nous une semaine sur deux. Entre les brassées de lavage et l’éducation de ma progéniture, j’ai perdu la notion « temps pour moi ». J’adore les voyages dans le sud, la lecture et je suis un peu (trop) pantouflarde! Je travaille sur les « chiffres » alors conjuguer ceci, à la vie de famille devient parfois Rock n’ Roll! Écrire me permet d’évacuer sur les situations qui m’inspirent!

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6 Comments

  • Bonjour
    Je comprends tellement votre impuissance. C’est une réalité si difficile et fatale … on essaie de poser sa raison sur quelque chose de soulageant et rien apaise cette realite. C’est un tourbillon d’émotions.
    Le pire arrivera et rien y changera. J’ai vécu cette réalité avec ma maman … elle est décédée le 10 Décembre dernier. ( 67 ans)
    Moi j’ai concentré mon énergie et mes pensées au présent et j’ai été présente autant que j’ai pu à chacunes des étapes. J’étais la jusqu’à son dernier souffle. Mon soulagement était d’être là et d’alléger chacune des étapes pour elle … qu’elle manque de rien et se sente aimer et soutenu.
    Je n’osait imaginer sa realité pour elle qui le vivait. Je ne pouvais pas faire plus mais à la fin aussi dur ce fut … j’avais aucun regret et malgré le vide et la peine … j’étais soulager d’avoir fait tout ça…
    J’ai transformer mon impuissance en action… et quand plus aucune action était possible je l’ai transformer en affections et en amour.
    Il y a pas de recette miracle mais agir pour elle m’a aider à chacune des étapes.
    Je suis pleine d’emphatie pour vous
    Jacinthe xx

  • Bonjour Rox-Ann, ton texte m’a beaucoup touché. Il y a 15 mois nous apprenions que mon père alors âgé de 69 ans avait un cancer de l’estomac. À cette époque, il était en forme. Un sportif. Du vélo, de la pêche et il courait 3 à 4 fois par semaine. Puis la maladie a rapidement pris toute la place. Aucune possibilité d’opération. Il allait recevoir de la chimio de façon palliative, pour le prolonger un peu sa vie. Malgré les traitements les nombreux rendez-vous il demeure actif pendant 1 an, à son rythme. L’été dernier il a eu la chance de pêcher autant qu’il le voulait, malgré la maladie. La pêche c’était sa passion. Été comme hiver. Puis en octobre plus rien n’allait. Il avait beaucoup de temps pour réfléchir, son énergie était maintenant chose du passé. Son objectif était de passer les fêtes et de cesser ses traitements par la suite. Malheureusement à bout de force il a décidé de nous quitter plus tôt. Il était au bout du rouleau. Il était paisible avec sa décision. En paix avec la vie qu’il a mené. Nous lui avons fait nos adieux le 23 décembre. Les fêtes ont été ponctuées d’un tourbillon d’émotions. Puis maintenant que la poussière retombe, c’est l’ennuie qui s’installe. Déjà il me manque. J’entend encore sa voix qui résonne dans ma tête, de beaux souvenirs sont encore bien présents, mais vais-je l’entendre encore longtemps ? Est-ce que tout ça va tranquillement s’effacer de ma mémoire ? Je ne le souhaite pas. Je pense fort à ma mère aussi, qui vient de perdre son compagnie de vie des 50 dernières années et qui doit maintenant apprendre à vivre seule. Nous avons eu beau faire du travail avant son départ, se « préparer » à ce qui s’en venait, nous ne sommes jamais prêts à dire au revoir à quelqu’un qu’on aime. Je te souhaite bon courage et surtout n’hésite pas à aller te chercher de l’aide pour vivre les prochaines étapes. Prends les une à la fois, et surtout profite de tous les moments avec lui.

    Veronique

  • Ma belle Rox-ann je suis de tout coeur avec ce que tu ressens. Pour nous tous un parent c’est très important. On voudrais toujours les garder. La vie ne nous fait pas toujours de bonnes surprises hélas. Je pense a vous tous… je vous aime et je vous embrasse. xxx Bibyane

  • Bonjour , je vous comprend tellement moi mon père est décédé au mois de mai dernier je l ai amener à l hôpital car y allait pas bien et résultat final avec cancer du poumon métastase au cerveau et un à l estomac tout ça en 2 semaines ,donc tu es dans un tourbillon de sentiments de culpabilité , de colère j accepte pas encore la situation et noel passe à été très dur comme tu dis , ses bonbons préférés que je lui achetais par réflexe de les prendre et de les remettre sur la tablette car une claque en plein visage arrive et ça fait yé plus la , le 24 décembre d être réunie et de le chercher ma tête dit il vas sortir de la salle de bain , mais non je suis dans l année où les premières fous son très difficile.je m ennuie tellement de lui et j ai peur de l oublier

  • J’ai perdue ma maman il y a 21 ans, je n’est pas encore fais mon deuil de cette immense perte et depuis quelques mois je pense à la mort de mon père. Il est souvent malade, rien de bien grave mais j’ai énormément peur de le perdre. Je ne voit pas ma vie sans lui.
    A chaque fois que j’ai besoin d’un conseil je l’appelle, je l’appelle en visio avec mon fils qui l’aime énormément. Je me demande comment sera ma vie sans lui après sa mort, je n’arrive pas à imaginer parce que je pense que je n’accepte pas le fait qu’il puisse mourir un jours. Ça fait tellement mal. Je ne sais pas comment lui en parler, comment lui expliquer que ma vie n’aura plus aucune signification sans lui.

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