Pardonne-moi mon petit coeur parce que je ne suis pas parfaite et j’ai arrêté d’y aspirer.
Pardonne-moi la fois où tu as dû attendre dix minutes alors que je ne t’en avais demandé que deux.
Pardonne-moi la fois où je t’ai redonné ton biscuit qui était tombé par terre pour éviter une crise alors que je ne l’aurais pas mangé moi-même.
Pardonne-moi la fois où je t’ai laissé porter des vêtements trop serrés toute la journée en te promettant que c’était la dernière fois que tu les portais parce que je n’avais pas le temps de te changer.
Pardonne-moi la fois où je suis arrivée en retard à ton cours de danse et où je t’ai retrouvée en pleurs sur le bord de la clôture.
Pardonne-moi la fois où j’ai ri lorsque tu es tombée à vélo et que tu t’es mise à pleurer, les pantalons pleins de boue.
Pardonne-moi toutes les fois où nous sommes arrivées en retard quelque part à cause de moi et où tu as dû te dépêcher et probablement être gênée de ton retard par ma faute.
Pardonne-moi la fois où je t’ai laissé te coucher vraiment tard parce que je n’avais pas envie de me lever tout de suite pour aller te border.
Pardonne-moi la fois où je t’ai laissé sortir dehors pas assez habillée et que tu as pris froid.
Pardonne-moi aussi celle où je n’ai jamais voulu que tu enlèves ton coton ouaté même s’il faisait dix-sept degrés Celsius et tu es rentrée trempée de sueur.
Pardonne-moi de t’avoir trop souvent laissé manger des grilled cheese et du macaroni au fromage parce que je n’avais rien de dégelé et que c’est ce que tu me répondais que tu voulais manger.
Pardonne-moi de t’avoir laissé jouer avec mon téléphone juste pour avoir la paix quelques minutes.
Pardonne-moi de ne pas avoir répondu à toutes tes questions plus existentielles les unes que les autres.
Pardonne-moi pour toutes les fois que je t’ai répondu sèchement parce que tu me posais la même question pour la cinquantième fois et que j’étais au téléphone.
Pardonne-moi de ne pas avoir assez joué avec toi pour prendre du temps pour moi.
Pardonne-moi toutes les fois où j’ai dit non pour te protéger de toi-même, des autres et de tout le reste.
Pardonne-moi de ne pas avoir pris assez de temps pour regarder la couleur plus que parfaite de tes yeux, de ne pas avoir assez tenu ta main et de ne pas t’avoir assez fait rire pour voir et entendre la plus belle mélodie du monde.
Pardonne-moi de n’être qu’une humaine qui fait des erreurs, qui a des limites et des besoins, mais ne me pardonne pas d’être ta maman et de faire de mon mieux.
Je me sens aussi coupable à la moindre petite chose, dès que je ne réponds pas à mon enfant selon les normes de santé canada/naître et grandir/nutritionnistes et cie! Mais en lisant ce texte, je réalise à quel point on se met de la pression, les mamans d’aujourd’hui, ouf!