Ce vide depuis ton départ, Maman

Maman,

Je commence à mettre des mots sur ta disparition, ta perte, mais je ne me résigne pas encore à l’appeler la mort.

Ton départ a laissé un sentiment de vide total dans ma vie. Comme si j’avais perdu un peu de la personne que j’étais parce qu’on va se le dire, Maman, en tant que femme, on devient bien souvent une copie de sa mère à quelques exceptions près.

Avec les semaines et les mois, ce grand vide se remplit peu à peu de souvenirs. Parfois, je parle de toi et je ne réalise même pas que tu es bel et bien partie et c’est encore complètement irréel pour moi. Pas ma mère. Pas ma mère à moi.

Tu sais, Maman, plus le temps passe et plus j’ai peur.

J’ai peur d’oublier ta voix. Celle qui savait tellement me rassurer, me réconforter. Celle que j’appelais à toute heure pour avoir un conseil ou juste pour jaser de tout et de rien.

J’ai peur d’oublier ton odeur. Celle que je sentais en entrant chez toi. Celle que je sentais quand tu me prenais dans tes bras lorsque j’étais heureuse, lorsque j’étais triste ou simplement pour que nous puissions nous donner de l’amour.

J’ai peur d’oublier ton sourire, ton rire. Tu sais, ton sourire quand tu regardais papa avec amour. Quand tu nous regardais avec fierté, ma soeur et moi. Ou quand tu observais tes petits-enfants avec les yeux brillants. Ton petit rire quand tu disais une niaiserie ou quand tu te rendais compte que ce que tu disais n’avait aucun sens. Ton éclat de rire lors des soirées arrosées en famille.

Tous les jours, j’essaie de me remémorer tous ces petits détails qui faisaient de toi la meilleure mère au monde pour les reproduire avec mes petits.

Mes enfants te connaîtront. Je leurs parlerai de toi chaque jour. Je leur montrerai des photos de toi, de ton sourire, de ta bonne humeur contagieuse.

Et sache que tu seras à jamais la seule qui portera le nom de Mamy et que personne ne prendra ta place.

Je t’aime Maman.