Toi, la maman qui a toujours un beau brushing les matins de semaine, comment tu fais? Te lèves-tu à quatre heures du matin pour gérer ta tignasse où tu passes carrément la nuit debout comme dans la Petite Vie? Parce que moi, j’ai pas mal tout le temps en général l’allure d’un chien barbette quand c’est trop humide dehors, l’odeur en moins. Ça fait pitié. Ça fait que toi, j’t’admire.
Toi, la maman dont le salon n’a pas l’air d’une zone sinistrée en permanence, comment tu fais? Si tu as réussi à trouver le truc ultime pour que tes enfants rangent leurs bébelles à mesure, il faut sincèrement que tu en fasses profiter l’humanité. Sans blague, propose tes services dans une université près de chez-vous, tu vas faire une réelle différence dans le monde moderne. Parce qu’ici, ça a l’air d’un chantier routier de la région de Montréal. C’est le fucking bordel. Ça fait que toi, eh boy que j’t’admire.
Toi, la maman qui n’élève jamais la voix quand tu t’adresses à tes enfants, comment tu fais? Étais-tu moine tibétaine dans une autre vie? Es-tu la cousine proche de la fesse gauche de mère Térésa? Ou peut-être portes-tu des bouchons dans les oreilles jour et nuit? Parce que moi, même si je me parle fort fort fort dans ma tête pis que je respire pis que j’essaie d’expliquer calmement les affaires à mes petits monstres chérubins, rendu à la dixième répétition ma voix ne suit plus. Ça fait que toi, madame-calme-en-toutes-circonstances, j’t’admire.
Toi, la maman qui fait du camping/tente-roulotte/name it avec tes rejetons, comment tu fais? Tu es organisée de façon spectaculaire. Fais-tu la liste des milliards de trucs à apporter un an à l’avance? Comment arrives-tu à dormir sur un matelas mou et tout trempe à cause de la maudite pluie et te réveiller avec le sourire le lendemain et l’envie irrésistible d’amener ta progéniture gambader dans les sentiers pédestres? Parce que moi, rien que d’y penser, j’ai de l’urticaire, pis solidement à part de ça. Ça fait que toi, ma trippeuse de la nature, j’t’admire.
Toi, la maman qui fait des purées-maison-full-bio-à-des-sortes-de-légumes-quasi-inconnus à ton petit poupon, comment tu fais? As-tu suivi un stage spécial chez Ricardo? Possèdes-tu un potager digne du jardin botanique dans ton sous-sol? Mais surtout, où diable trouves-tu le temps de passer des heures devant tes chaudrons Lagostina? Parce que moi, j’ai essayé une fois de blender du poisson pis je pense que mon bébé va m’en vouloir encore le jour de ses noces. Ça fait que toi, mautadine que j’t’admire.
Toi, la maman qui arrive au travail à l’heure tous les jours sans ronds de sueur en dessous des bras, comment tu fais? Sans joke, tu me sidères. C’est quoi ton astuce magique? Tu fais dormir tes enfants dans le char pour être certaine qu’ils sont déjà prêts le matin? Tu mets ton linge juste avant de sortir de la maison, comme ça la sueur de ta run du matin pour préparer les petits reste dans ton pyjama? Ou encore mieux, tu fais faire la sale job par ton chum, ma chanceuse? Parce que moi, j’ai souvent le chandail mouillé jusqu’au coude quand j’arrive enfin à destination, limite en retard la plupart du temps. Ça fait que toi, qui a l’air ben plus propre que moi, j’t’admire.
Toi, la maman dont les enfants se tiennent toujours bien en public, comment tu fais? Les élèves-tu selon une méthode inconnue de tous apprise dans des cours de pédago-naturo-machin-truc-holistique? Leur promets-tu des cochonneries à pleines pochetées s’ils ont de l’allure devant la visite ? Parce qu’ici, il y en a toujours un dans la gang qui finit par me faire honte quand on va à peu-importe-l’endroit. Ça n’a pas de retenue pour hurler nulle part ces petites bêtes-là. Ça fait que toi, la maman aux enfants ben mystérieux à mes yeux, j’t’admire.
Toi, la maman qui a décidé de son plein gré d’être une maman à la maison, comment tu fais? Tu me jettes à terre. Comment arrives-tu à gérer le lavage-ménage-déjeuner-dîner-souper-entretien-des-plates-bandes-et-autres-tâches-connexes avec autant d’aisance? Comment arrives-tu à ne pas craquer et finir par pitcher tes petits à la garderie? Parce que moi, j’aime beaucoup mes enfants, mais ne pas piquer de jasette entre adultes de la journée, je vire crackpot c’est pas trop long. Pis la gestion de la maisonnée, j’ai pas un bac là-dedans, je te le jure. Ça fait que toi, le plus sincèrement du monde, j’t’admire.
Toi, la maman avec un enfant différent, comment tu fais? Comment arrives-tu à supporter le regard des petites-madames qui se mêlent pas de leurs affaires quand tu fais tes commissions avec l’être que tu aimes le plus au monde? Comment réussis-tu à jongler avec l’inconnu d’une façon tellement confiante qu’aucun spécialiste ne connaîtra jamais mieux ton enfant que toi-même, même si tu n’es pas capable d’élaborer un diagnostic? Parce que moi, des fois je trouve que ma journée a été difficile, pis je pense à toi. Pis toi, ma belle, merveilleuse, exceptionnelle maman, j’t’admire.
Pis toi, la femme assise dans son salon, celle qui a donné naissance, je t’admire.
Parce que toi pis moi, on donne le meilleur de nous-mêmes chaque jour.
AUDREY ROY |
Laisser un commentaire