Ça t’a sauté au visage comme une bombe qui explose. Quand le docteur a prononcé le mot tumeur, le monde s’est arrêté. Quand le mot cancer a suivi, ça a été le crash total. Ton enfant, la chair de ta chair a le cancer.
Comment la maladie peut frapper si cruellement un enfant? Et surtout, pourquoi le frapper, lui ? Le tien. Du haut de ses trois pommes, il ne comprend pas trop ce qui lui arrive. Mais toi, sa mère, tu comprends tout. Tu comprends trop. Les piqûres, la chimio, la fatigue, les vomissements et les nuits blanches à venir car il sera malade et qu’il aura mal. Ce fichu mal que tu prendrais tellement à sa place.
Ta vie vient de faire un cent-quatre-vingt. Tu dois te retrousser les manches pour ne pas te laisser abattre et pour, justement, abattre ce foutu cancer qui infecte le sang de ton bébé.
Puis les rendez-vous commencent. Le calvaire, plutôt. Dans sa petite jaquette bleue d’hôpital, tenant son ourson en peluche d’une main et sa doudou en mousseline de l’autre, tu regardes ton enfant déambuler dans les corridors verts. Ternes. L’odeur de l’hôpital t’horripile. Il y a une puanteur inexplicable en ces murs. Comme si tu y sentais la maladie, la souffrance et la mort.
Tu regardes ton petit filer et tu es si fière de lui. D’être si indulgent et si patient. Et tu es à la fois si triste, de le voir martyrisé par tous ces vaccins, ces piqûres et ces diachylons qui marquent son corps. Mais il bronche à peine.
Sur le mur de sa chambre, une affiche de son personnage préféré de Pat’Patrouille, avec huit petites cases. Aujourd’hui, il en est à la case trois. Troisième traitement de chimio. À la fin de celui-ci, l’infirmière lui remet une étoile qu’il colle fièrement sur l’affiche. Malgré la douleur, l’inconfort, il réussit à décrocher un sourire. Car au-delà de son jeune âge, il comprend ce que représente cette étoile. Une étoile de plus, un traitement de moins.
Tu aurais le goût de t’effondrer, de te coucher en boule et pleurer toutes les larmes de ton corps. Tu aurais le goût de prendre son mal, sa maladie, sa chimio et perdre tes cheveux à sa place. Tu aurais le goût que tout ça n’arrive pas. Chienne de vie qui s’en prend à celle de ton enfant
Alors qu’il te regarde avec ses petits yeux vitreux et qu’il te demande, tout innocemment, pourquoi tu as des larmes sur tes joues, tu essaies de trouver les mots, les mots justes, mais tu ne sais pas quoi répondre. C’est lui qui te répond, avec toute la maturité qu’il a gagné trop vite, qu’il est toujours en vie et qu’il aimerait jouer au ballon. Ne te reste plus qu’à lui donner raison et profiter de chaque seconde pour l’aimer le plus fort du monde tout en vous promettant que vous vaincrez la maladie ensemble.
Ce texte, j’aurais pu l’écrire il y a 3 ans. Ma puce, du haut de ses 7 mois, a vecu cet enfer. Elle n’a aucun souvenir mais moi , oui. Mais nos enfants sont faits forts, la science a fait des miracles et elle en est à 2 ans et demi de remission. Vous avez le droit de crier, pleurer, c’est normal. Courage et un jour a la fois.
Qu’elle beau message ! Tu as mis chère Valérie tous les mots à ma bouche ! Fichu cancer attaque mon fils aussi ! Jeune ou pas tu peux le dire … chienne de vie ! Même à 22 ans mon monde s’est écroulé ! Je suis à ses côtés , avant , pendant , après … la douleur est vive pour une mamán !
Nous vaincrons ensemble je m’en fait une promesse !
Merci pour tes belles paroles !!!
Lâche pas !!!
Amitié