Cher post-partum,
C’est ce soir, en sortant de ma douche, lunettes sur le nez et sans brassière que je décide que j’en ai assez. Cher post-partum, je te dis au revoir.
Ça fait cinq mois que j’ai le plaisir d’être la mère d’une merveilleuse et parfaite petite fille. Et toi, qu’as-tu fait? Tu m’as masqué les yeux. J’avais tout pour être heureuse, mais je n’étais pas capable de le voir. Non. Tu as bien fait ton travail de brouillage d’esprit afin de me rendre irrationnelle et trop émotive.
Cher post-partum, à chaque fois que je regardais ma magnifique fille, tu me ramenais en pleine face un accouchement éprouvant, tu me rappelais que je ne l’avais pas vue naître. Tu me faisais sentir étrangère à cette petite merveille, alors que j’aurais dû m’attacher, tisser un lien, et mettre toute mon énergie sur le petit ange en santé entre mes mains et non sur l’accouchement.
Cher post-partum, tu m’as fait pleurer des milliers de larmes parce que tu m’as convaincue que de faire garder mon bébé quelques soirées à un si jeune âge était une mauvaise chose, j’étais une mauvaise mère. « Mais quelle sorte de mère suis-je pour avoir besoin d’un break de mon bébé? », au lieu du « Tu fais bien fille de prendre du temps pour toi! Ta petite va bien et elle apprend à apprécier les autres. Tu es une bonne mère. »
Oh, mon cher post-partum, tu m’as enfermée dans ma maison de façon à ce que toute sortie devienne trop compliquée pour en valoir la peine, moi qui suis une fille active et amoureuse de la nature. Au lieu de profiter de la magnifique saison d’été avec ma petite, du soleil et des petites marches agréables, je restais à l’intérieur.
Toi, mon post-partum, tu m’as fait pleurer pour tout et pour rien. Tu m’as privée de bonheur, et ce, trop longtemps à mon goût. Tu m’as fait voir le négatif avant le positif. Aujourd’hui, je vois la chance que j’ai d’avoir du temps à la maison avec un enfant que j’adore et qui mérite toute l’attention et tout l’amour du monde. Mon cher post-partum, je suis une bonne mère malgré ce que tu as voulu me faire voir.
Au revoir.
Merci pour ton texte!