Le diagnostic est tombé. On était sur le chemin du débroussaillage depuis plusieurs années. Je le savais bien au fond de moi que tout ce que tu étais pouvait indiquer que tu aies besoin d’aide et de soutien. C’était difficile de mettre des mots en bas âge, de comprendre, de savoir, de s’arrêter à une forme ou l’autre de maladie. Pas que j’étais dans le déni, pas que je ne voulais pas que tu reçoives de l’aide, que tu sois évalué. Je comprenais tout ça, je savais qu’on en arriverait là. Cependant, toi, mon enfant, tu es comme tu es depuis toujours. Tu es l’enfant que j’ai toujours connu. Tu es celui avec qui j’ai composé, que j’ai apprivoisé et que j’ai appris à connaître. Et cela j’avais de la difficulté, je l’avoue, à y trouver un travers. J’avais peur que la société, la médecine, les médicaments te changent.
Pour moi, tu n’es pas un enfant différent. Et je déteste profondément ce mot qui t’est attribué comme une étiquette. On pense peut-être que le terme « différent » est tellement large qu’il est plus socialement acceptable ou qu’il peut être utilisé avec une connotation positive. Pour moi non. Parce que tu es différent comme tout le monde, parce que tu es simplement comme tu es. Tu es un enfant comme les autres, avec ses défis qui lui appartiennent.
Je suis heureuse de comprendre tes défis aujourd’hui. Pour pouvoir être là et faire de mon mieux comme je tente de le faire depuis toujours. J’accepte l’aide, on essaie des choses, on ne dit pas non, on réfléchit et on fait les choix qui semblent bons ensemble. Je t’écoute, je considère ton opinion, qui est pour moi si importante. Tu es le baromètre, tu dois apprendre à te connaître, te respecter et surtout être fier de qui tu es.
Tu es plus qu’un syndrome de Gilles de la Tourette. Tu es plus qu’un TDAH et tu es plus qu’un trouble de l’opposition. Tu es un enfant, un garçon généreux, heureux et souriant. Tu es un humain drôle, affectueux et créatif. Tu es la personne la plus positive de mon entourage. Tous les jours, tu entames ta journée avec le sourire. Tu repars à zéro jour après jour et j’ai une admiration sans borne envers ta capacité à vivre dans le moment présent. Tous les jours, tout le temps.
Je ne saurais définir ce qu’est la normalité aujourd’hui, même que je souhaite que ce concept s’évapore de nos vies, de nos actions et de notre discours. Il serait temps que tous soient acceptés dans la société tels qu’ils sont dans tout ce qui les compose. Prendre notre énergie et l’investir à comprendre plutôt qu’à juger d’inclure ou d’exclure. Faire avec tous avec la plus bienveillante des intentions. Miser sur les forces, les qualités de chacun m’apparaît être la voie à suivre pour ainsi permettre à tous de vivre et se réaliser peu importe ce qu’ils présentent comme défi. Que nos enfants soient TDAH ou aient peur du noir, peur de parler en public. Qu’ils soient autistes, mauvais perdants ou aient de la difficulté à dessiner. Tous auront une place et pourront grandir et évoluer.
Mon fils, je ne connais pas l’avenir, mais je sais que tu feras de belles et grandes choses pour toi, pour nous, pour contribuer à la société. Mon fils, tu es l’adulte de demain et maman croit en toi et aime tout ce que tu es.
Absolument tout ce que tu es.
Bravo !!, je suis maman d’un enfant qui a plusieurs diagnostique, et c’est mon super héros .. Immense bien ce texte..
Bonjour !
Je suis une mère aussi et mon enfant est autisme ,DIL et c’est mon rayon de soleil.
Malheureusement , la société ont beaucoup de travail à faire d’accepter les gens comme qui sont et non les jugés.
Je vous remercie pour votre texte très touchant .