Un peu chaque jour, je suis consciente de mes forces. Se reconnecter à soi, après tant d’années à centrer son bonheur sur la construction d’une famille, ça s’impose. Ça implose aussi. Partout à l’intérieur. Ça prend toute la place. Ça s’immisce. Comme une boule d’anxiété. Permanente.
Ne plus correspondre à ce que l’on attendait de mon rôle de femme et de mère devenue pieuvre. Je me suis enfermée dans un rythme qui ne me convenait probablement pas. Ne plus se correspondre. Et s’en rendre compte. C’est violent.
Affronter le vide tout en appréciant de plus en plus certains moments de quiétude. De solitude. Réapprivoiser. Reconstruire. Changer son discours. Un contrat sur le long terme.
Constater la routine. Perdre ses mots d’amour pour les remplacer par des automatismes. Des « faire comme si ». Des réflexes imposés pour survivre.
Devenir une maman pilote-automatique par moments. De longs moments parfois. Et s’en vouloir. Se sentir coupable de ne plus être aussi forte. Être une maman peinée. Une maman dévastée aussi.
Se demander comment faire pour remonter. Se dire, chaque jour, qu’il faut se ressaisir. S’apercevoir que j’ai touché le fond il y a quelques mois. Survivre. Rire. Aspirer à mieux. Être considérée pleinement. Se dire que c’est moins pire qu’avant.
Ma vie est différente. Je suis différente.
Mais un peu plus, chaque soir, je prends conscience de mes forces. Je prends conscience de ce que je veux.
Et je caresse le bonheur du bout des doigts.
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