Parfois, entre les quatre murs de ton chez-toi, tu te sens bien seule. Toi, avec ta marmaille, ton toi-même pis tes angoisses perpétuelles. Ta job de mère, tu l’as apprise “sur le tas”: tu fais de ton mieux, pis le doute est devenu partie intégrante de ta vie. Ton hamster tourne à vitesse grand V pis tu te poses sept cent quatre-vingt-treize questions en tout genre qui se résument en une seule : Suis-je la seule à vivre ça? Aujourd’hui, je t’écris pour te dire que NON, tu n’es pas la seule, peu importe la situation que tu es en train de traverser. Voici cinq exemples (puisés parmi une longue liste) pour te le prouver.
#1 Les nuits entrecoupées
Un jour une nuit, ton p’tit s’est levé douze fois. Pas une, ni deux ou même trois. DOUZE. « C’est clair que c’est moi qui fais quelque chose de pas correct! », que tu t’es dit. « Voyons donc, j’ai tout fait! La couche, le boire, la chanson, je l’ai bercé, vérifié qu’il n’était pas malade, pis toute pis toute ». Ben, non, c’est pas toi le bogue. Et ça nous arrive toutes, à un moment donné. T’es une bonne maman, crois-moi. Demain, ça ira mieux. Peut-être.
#2 Le bacon
Par un beau mardi pluvieux que tu visitais l’épicerie du coin avec ta mini, elle a décidé de personnifier du bacon grésillant dans la poêle, dans l’allée #6, juste vis-à-vis les méchantes Pattes d’ours pis une couple de yeux écarquillés ayant l’air de demander à la dame qui se cache derrière son panier d’épicerie (ça, c’est toi) « Qui a bien pu avoir l’idée de commander du bacon à deux heures de l’après-midi? ». T’es pas toute seule, crois-moi.
#3 Le syndrome du pas-vite
T’sais, ton bébé, il marchait pas encore, même à quinze mois. Il faisait pas ses nuits à deux ans. Pis maintenant qu’il a deux ans, il a de la difficulté à aligner plus de deux monosyllabes que toi seule sembles comprendre. La propreté? Tu n’oses même pas y penser, à l’aube de la maternelle. J’exagère À PEINE. Tu te dis que ton rejeton, il est retardé, pis que c’est 200% certain que c’est entièrement-carrément-totalement de ta faute. STOP. C’est. Pas. Ta. Faute. Parles-en à quelqu’un. N’importe qui. Et tu verras.
#4 Les cris
Que ce soit dans la voiture (priez pour nous Seigneur!), à la maison, dans un lieu public, préférablement en visite dans la belle-famille – name it – , tes enfants sortent clairement du lot de par leurs cris perçants et puissants. Les chanteuses d’opéra sopranos peuvent aller se rhabiller – c’est clair que ta progéniture est plus haute niveau octave. Toi qui jadis avais hâte de les voir parler et interagir, tes marmots, tu regrettes grandement tes propos et tu te dis que la planète entière les trouve donc ben mal élevés. On va mettre une chose au clair drette-tu suite : la planète entière compatit, te trouve hot, pis vit parfois souvent la même maudite affaire.
#5 Ta carence en patience
Les enfants, on le sait, ça teste nos limites, pis pas rien qu’à peu près. En fait, on irait jusqu’à dire qu’ils sont pré-programmés pour ça, que c’est leur but ULTIME dans la vie. Pour vrai de vrai. Donne-leur un centimètre de lousse, ils vont essayer d’étirer jusqu’à un mètre, c’est écrit dans le ciel. C’est simple, plus tu enfantes, plus ta patience diminue. Tu lèves les yeux au ciel, justement (en quête d’une révélation, d’une recette-miracle?), tu respires à grands coups, tu te mords l’intérieur des joues, tu ravales 2-3 jurons ou tu finis par tenter de crier plus fort que tes p’tits chéris. Pis tu regrettes. Ben gros. Pis. Tu. Te. Trouves. POCHE. Laisse-moi te dire que tu ne l’es pas. Loin de là.
Tes journées de maman, elles ressemblent souvent à la météo du Québec. Grises, frettes, pluvieuses, parfois ensoleillées pis rarement ben ben chaudes. Mais entre deux nuages, il y a de foutues belles éclaircies et il faut les saisir, en profiter au maximum. T’es bonne, ma p’tite maman, pis crois-moi, t’es pas toute seule.
J’aime bien ton passage sur le bacon. Moi aussi, je crois qu’il faut apprendre aux enfants en bas âge à manger du bacon. C’est bon pour leur santé. Je suis certain que tu es une bonne mère qui pense à leur santé. Tu es une bonne maman. Bravo!
Cher Patrick,
Je crois qu’une relecture du paragraphe en question pourrait vous permettre de comprendre la subtilité du 2e degré d’écriture ?
Ps: j’aime tout de même beaucoup le bacon.