Ce n’était pas prévu comme ça au départ, mais ça devait clairement arriver. La vie a voulu qu’on se rencontre au moment même où tu devais partir pour réaliser tes projets de vie que tu caressais depuis si longtemps. Pis je te trouvais tellement beau de vouloir aller au bout de ces rêves-là…
On savait que tu devais partir, mais pourtant nos mains n’ont pas voulu se lâcher. On est restés là, entrelacés. Entourés de tous ces gens qu’on ne voyait plus, qu’on n’entendait plus. Et partout où on allait, c’est comme s’il n’y avait que nous deux.
Juste nous deux.
Pis c’est là que j’ai réalisé qu’il était déjà trop tard. Que quelque chose de plus fort que nous, nous enveloppait. Que la vie venait de me jouer un de ses milliers de tours en voulant faire dérailler le futur que je m’étais efforcée de dessiner. Mais t’sais, si y’a un endroit où l’on devrait savoir que les lignes droites n’existent pas, c’est bien dans la vie.
On m’a prévenue, parce qu’on avait peur de me voir tomber. On a essayé de me raisonner, pour me protéger d’avoir mal. On m’a peut-être même jugée de vouloir t’aimer.
Mais t’sais mon amour, je ne les entends pas ces gens-là. Je me fous de leurs sarcasmes sur les relations à distance. J’en ai rien à battre de leur amertume. Ils ne nous atteindront pas avec leurs idées préconçues. Qu’ils gardent leurs rêves brisés.
Ils ne m’affaibliront pas.
Ils n’auront qu’à regarder la façon dont nos âmes se parlent pour comprendre. Ils n’auront qu’à voir ce qui brille au fond de notre regard pour le ressentir. Regarder comment nos mains se reconnaissent quand elles s’effleurent. Comment nos lèvres se livrent l’une à l’autre quand elles se retrouvent. Ils n’auront qu’à attraper le moment où nos yeux se cherchent dans une pièce pour savoir…
Pis quand cette étincelle-là aura atteint leur coeur, je te jure qu’ils comprendront à quel point ce genre d’amour-là est rare dans une vie. À quel point c’est doux quand deux âmes se reconnaissent et à quel point cette histoire, qui leur semble tellement impossible, est en fait si simple pour nous deux.
On a peut-être pas le meilleur des mondes à leurs yeux, mais on a certainement le meilleur de nos deux mondes.
La vérité, c’est que je ne sais pas plus que pour le couple d’à côté, combien de temps notre histoire va durer. Je ne sais pas si on sera assez forts dans notre fragilité pour passer à travers les vagues. Je ne sais pas non plus si on aura toujours l’énergie d’avancer coûte que coûte.
Mais j’y crois.
Parce qu’ensemble, on communique mieux qu’un couple qui se lance des « je t’aime » comme lorsqu’ils partent leur voiture à distance le matin. Parce qu’on ne laisse pas la jalousie éteindre notre belle folie. Parce ce qu’on s’admire de vouloir s’épanouir ensemble, mais aussi chacun dans notre univers. Et parce qu’on est beaux quand on remplit notre baluchon de moments de bonheur à chacune de nos retrouvailles.
Et j’y crois.
Pis le reste, ben, on s’en fout.
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