T’auras beau y dire deux millions cinq cent mille fois, lui faire un dessin ou hausser le ton, y’a rien à faire. Tu le sais pis j’le sais que ça va mal finir. Il va te finir ça en braillant, en saignant ou avec une fourchette dans le front. C’est de même. Tu n’y peux rien.
Si ton fucking-four a décidé qu’il courrait partout en se prenant pour un ninja, y’a pas grand chose que tu pourras dire, faire ou inventer qui pétera sa bulle question de mettre fin à sa lutte acharnée contre un dégât de dragons imaginaires.
Ça fait que prends ton gaz égal, prépare-toi un drink, assis-toi dans l’salon pis profite du show. Même si tu sais comment ça va finir, lui le sait pas parce que ça, c’est une qualité que seule les p’tites mères possèdent. Fait que laisse-le apprendre de ses erreurs. Aussi dommage soit-il, il s’agit de la façon la plus cruelle mais la plus efficace de retenir une leçon. Pis même s’il a juste quatre ans, crains-pas, tout l’monde a ça, ce p’tit boutte-là, mal placé pour certains, qu’on surnomme l’orgueil pis qui risque de lui sonner une cloche dans un avenir plus ou moins rapproché pour éviter une récidive.
T’as une chance sur deux qu’il se relève de sa débarque, qu’il te regarde droit dans les yeux pis qu’il te shoot un traditionnel pfff-même-pas-mal. À l’inverse, si t’es malchanceuse pis que ça se finit dans un tonnerre de braillage avec un menton qui pisse le sang, tu t’improviseras infirmière en lui collant un beau plaster de Star Wars ou de la Reine des neiges qui guérit systématiquement jumelé à un becquer bobo magique. Pis c’est de même que le drame va s’éteindre.
Mais si tu veux te gâter et clore le spectacle en beauté, arrête-toi pas là pis vas-y du même « Je te l’avais dit » tout droit sorti de la bouche de ta propre mère pendant qu’il se redonne un swing du salon à la cuisine pour tuer le dragon qui crache encore du feu.
LAURIANNE LOYER-BERNATCHEZ
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