À toi, la grand-tante, la grand-mère ou même l’arrière-grand-mère qui pense que j’élève mal mes enfants parce que je ne fais pas comme toi,
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je veux que tu saches que j’apprécie l’amour que tu donnes à mes enfants; il est précieux et irremplaçable. Tu dois toutefois aussi savoir que je décode sans problème ton langage non verbal et plus d’une fois, je me suis sentie jugée dans la manière que j’agissais avec mes propres enfants.
Comme je ne veux pas te juger, je vais essayer de te comprendre d’abord. Tes solutions aux mêmes problèmes que vivent les parents de toutes les générations sont basées sur la transmission des connaissances. Ta mère et ta grand-mère ont toujours agi à titre de spécialistes de la parentalité et détenaient un savoir qui se passait de génération en génération.Tu ne remettais jamais en doute un conseil donné par ces femmes qui avaient beaucoup plus d’expérience que tu en avais. Tu as accueilli les informations et le savoir-faire de chacune comme un héritage précieux en espérant un jour pouvoir à ton tour le transmettre aux femmes qui allaient te succéder. Et ça ne s’est pas passé comme tu l’avais imaginé.
Quand le bébé de ta petite-fille s’est mis à pleurer de façon incontrôlable et que tu lui as suggéré de tremper sa suce dans le miel, tu t’es fait répondre qu’à cause de la possibilité de contracter le botulisme, le bébé ne goûterait pas à une goutte de miel avant un an. « Le botu, quoi ? » que tu t’es dit. Tu as donc ajouté que tu avais agi de la sorte avec tous les bébés qui pleuraient et qui avaient croisé ta route jusqu’ici et qu’aucun d’entre eux n’en était mort. Mais tu t’es tout de même butée à un refus et tu n’as pas compris le choix de cette pauvre mère de ne pas opter pour ta solution et ainsi, laisser son enfant souffrir. C’était un non-sens pour toi et ça t’a possiblement frustrée.
Mais il ne faut pas nous en vouloir. Personne ne dit que ta façon de faire n’était pas bonne. Tu as agi au mieux des connaissances scientifiques dont tu disposais à l’époque. La vérité est là. La vérité, c’est que depuis que tu as tenu ton petit dernier dans tes bras, des recherches ont été faites et que même si le botulisme est quelque chose d’extrêmement rare, la plupart des mamans n’ont plus envie de prendre la chance de mettre la santé de leur enfant en jeu.
Et si on parle ici de la suce trempée dans le miel, il est aussi question de dizaines d’autres situations face auxquelles tu m’as jugée et tu as pensé que je n’agissais pas correctement.
J’accepte que tu ne penses pas comme moi, mais je n’ai pas envie d’être jugée chaque fois que je prends dans mes bras mon enfant qui pleure sous prétexte que j’élève un enfant gâté. Pas plus que je ne laisse crever mon enfant de faim parce que je le trouve trop petit pour manger des céréales.
Il n’existe pas de meilleure personne que moi pour prendre des décisions pour mon enfant. Je suis sa mère et par le fait même, je suis aussi la personne qui l’aime le plus au monde et malgré toute ta bonne foi, j’aimerais que tu cesses de remettre mon jugement en question.
Laisser un commentaire