Ce matin, je me suis levée à l’heure comme tous les matins. J’ai préparé les enfants pour l’école ou la garderie comme d’habitude. Je me suis rendue au boulot avec mes dix minutes d’avance habituelles. Une fois assise à mon bureau, j’ai ouvert mon agenda pour regarder ce que ma journée me réservait. J’ai pris mon téléphone pour annuler tous mes rendez-vous de la journée, j’ai laissé un message sur la boîte vocale de mon patron et j’ai repris le chemin de la maison.
Pourquoi j’ai fait ça? Parce que je suis humaine. Tout simplement. Et je n’en peux plus.
Je suis aussi une travailleuse du réseau de la santé et des services sociaux. Je ne crois apprendre rien à personne quand je dis que le réseau est en souffrance énorme. T’as sûrement entendu parler des urgences qui sont à plus que leur pleine capacité? Des infirmières à qui on demande des heures supplémentaires obligatoires alors qu’elles sont épuisées? Et bien non, je ne suis pas infirmière, je ne travaille pas à l’hôpital mais je suis quand même dans le réseau et je suis tout aussi épuisée.
Tous les jours, on me donne plus de travail. On me demande de prendre en charge des plans de réadaptation pour des personnes, enfants et adultes, qui ont des besoins particuliers. Des personnes dont les dossiers ne seraient pas sur mon bureau si tout allait bien. Dans une semaine, je dois couvrir des centaines de kilomètres en voiture pour voir tout ce beau monde là. Je dois composer avec des familles et des partenaires qui ont leur propre vision de ce que devrait être mon travail. Tous les jours, je dois trouver les solutions miracles pour que cesse la souffrance de ces gens.
Je me fais parfois remercier pour mon beau travail. Si peu! Mon lot quotidien tient plus dans les agressions physiques, verbales et psychologiques. Chaque jour, les cas que je reçois dans ma charge de travail sont plus lourds, plus complexes. Je dois constamment me réinventer comme intervenante pour arriver à donner un service somme toute « correct ». Je vois les parents qui sont au bout du rouleau et j’aimerais tant faire plus pour eux! Mais je dois mettre mon masque d’intervenante et leur faire comprendre que j’ai malheureusement des limites. Des limites cliniques, administratives, financières et humaines.
Des changements, j’en vis tous les jours depuis de nombreuses années. Des irritants, j’en ai aussi. Un manque de ressources personnelles et organisationnelles, c’est mon lot quotidien. Et malgré tout, j’arrive chez vous avec mon sourire, mes stratégies d’intervention, mon écoute, mon empathie pis tout mon cœur.
Et le soir, je rentre avec la tête et le cœur remplis de vous pour gérer mes propres enfants, leurs difficultés scolaires, leurs problèmes de santé pis leurs comportements de marde. Ben oui! Moi aussi je vis ça par bout! Pis je suis toute seule à gérer parce que le chum s’est fait imposer des heures supplémentaires lui aussi. Je ne me souviens plus du dernier souper où nous étions tous en même temps autour de la table. Pis je pleure en silence. Parce que des solutions, y’en a pas.
Parce que même si je chiale ici ou ailleurs, rien ne changera. Je suis aussi un numéro dans notre beau système de santé et de services sociaux. Comme toi pis le voisin. Toute seule, je n’ai aucun pouvoir, aucun levier pour aider à faire changer les choses.
Je suis intervenante dans le réseau de la santé et des services sociaux et je n’en peux plus. Mais comme tous mes collègues, je tiens bon. Ensemble, nous nous soutenons du mieux qu’on peut, même si c’est fragile. Parce que somme toute, j’aime les humains que je parviens à aider. Peut-être en fais-tu partie?
Ça fait qu’aujourd’hui, je suis retournée me coucher et pleurer sur mon divan. Mais demain déjà, je devrai y retourner. Replanifier les rencontres annulées ce matin et calmer les personnes que ça aura offensées parce qu’elles ont besoin de ces services que je leur offre au quotidien. Pis je vais sourire et faire de mon mieux pour faire ce travail que j’ai choisi.
Jusqu’à la prochaine fois.
C’est triste, un milieu où tout le monde semble à bout de souffle…. il va falloir trouver une solution un moment donné pcq là, ça marche pus pantoute!!! ?
Je suis aussi intervenante en réadaptation dans le réseau et notre situation et lamentable! Tous mes collègues en sont au même points: ont est À BOUTTE! Le surcroît de travail à atteint des niveaux inconcevable, les demandes avec les dates limites etc, se présente sans cesse….même qu’ils nous demandent à changer nos disponibilités s’il est possible d’aller faire du supplémentaire dans nos milieux d’hébergement, qui sont en très grand manque de personnel!!! Présentement, lorsque nos intervenants qui travail en plateau de travail s’absente, ils doivent fermer les milieux par manque de personnel!!!! C’est clairement n’importe quoi!!! On doit faire quelque chose!!
Ils faut dénoncer collectivement!!!! C’est impératif, pourquoi tous les travailleurs souffrent et on ne décide pas d’un méga « c’est assez collectif ». Bien sûr je ne fais pas appel à vous travailleuses et travailleurs extenuées mais dites-moi que tous et chacun que vous êtes, pour votre santé mentale et physique, pour votre famille et votre qualité de vie, s’il des gens parviennent à mettre sur pied un gros mouvement de protestation, vous y participerai ajoueterai toutes et chacun votre voix qui est si précieuse pour créer la force du nombre.
D’une étudiante en travail social qui est de tout coeur avec vous et qui veut plus que tout que s’opère un changement radical!!!
J’étudie en comme intervenant en délinquence au cégep ahunstic. D’ici 2 ans je serais là pour vous aidez garder la tête haute vous êtes des héros du quotidien!
J’aurais pu écrire ce texte… juste merci!
Vous avez pensé aux parents qui st privés de leurs enfants a cause d’hommes et de femmes qui comme vous cautionne les placements abusifs
cautionne la détresse des enfants privés de leurs droits ces enfants qu’on trimballe de famille d’accueil en foyer comme des valises
ces enfants qui n’auront jamais d’avenir car des gens comme vous font marcher un systéme inhumain et inique
c’est vrai la petite fonctionnaire est fatiguée mais tout va bien tant qu’elle peut encore se regarder dans un miroir et vivre sur la détresse des enfants alors elle peut dormir tranquille
vous me faite pitié a défaut de me donner envie de vomir
reposé vous bien pour continuer votre travail de nazis