Grande nouvelle ce matin : congé forcé avec les enfants. Tempête de neige, écoles fermées, bris d’eau à la garderie; peu importe la raison, te voilà en congé surprise avec tes petits chéris toute la journée à la maison.
On va être franches, ça ne te fait pas un pli sur la culpabilité de manquer une journée d’ouvrage aujourd’hui. Tu te dis même qu’une petite journée off en pleine semaine te fera le plus grand bien. Sans parler que tu n’auras pas à pousser les enfants dans le derrière ce matin pour être à l’heure. Pas de stress, pas de presse. Un break bien mérité pour tout le monde, que tu te dis. Une petite bulle de bonheur dans ta semaine de fou.
C’est ici que je viens péter ta belle bulle rose nanane. Désolée, la mère. Je ne fais pas ça méchamment. Parce qu’entre ton rêve de journée parfaite et tranquille avec tes chéris et la réalité, il y a un pas. Ou deux. Ou vingt-huit.
Votre réveil
Ton rêve
Comme c’est congé et que tu l’as appris avant le lever des enfants (tu es prévoyante, tu t’es réveillée à l’avance pour checker les nouvelles sur internet), tu as enlevé les alarmes et tu trépignes de joie à l’idée d’avoir une heure de sommeil de plus ce matin. Comme tu les lèves de force tous les matins de ta vie, pourquoi feraient-ils autrement ce matin? Ils se lèveront un après l’autre, venant gentiment te rejoindre dans ton lit pour une séance de colleux en règle. Un moment de pure tendresse comme vous n’en vivez pas souvent.
La réalité
Comme c’est congé et que tes enfants l’ont senti au plus profond d’eux-mêmes d’une façon qui t’est mystérieusement inconnue, ils n’ont pas continué de dormir à poings fermés jusqu’à ce que le soleil soit bien levé, non madame. Ils se sont levés VRAIMENT plus tôt qu’à l’habitude, avec la même énergie que si tu les avais plogués toute la nuit sur le courant 220 volts. Au yable ton heure de sommeil de plus et les minutes de tendresse sous la couette : tes petits chéris entrent dans ta chambre en hurlant leur vie qu’ils ont faim, soif, pis qu’il faut-que-tu-te-lèves-maman-tu-suite-maintenant-vite-sinon-on-va-mourir-c’est-sûr. Ça commence raide, la mère.
Votre déjeuner
Ton rêve
Comme c’est congé, on va prendre notre temps ce matin, que tu te dis. On va se faire un beau petit déjeuner des grands jours, avec des crêpes, des fruits pis ben du sirop d’érable. C’est tellement rare que tu as l’occasion de t’asseoir avec tes enfants un matin de semaine pour manger avec eux! D’habitude, tu manges ta toast debout sur le coin du comptoir, entre deux lunchs à préparer. Mais aujourd’hui, quel bonheur : tu vas prendre ton café assise à table, avec tes enfants qui se délecteront de leur petit déjeuner en te disant que tu es la meilleure maman du monde.
La réalité
Comme c’est congé, tu proposes aux enfants de leur faire des crêpes ce matin. Mais ils se mettent immédiatement à chialer comme si leur vie en dépendait que ça-va-être-ben-que-trop-long-moi-j’ai-faim-tu-suite-bon. Tu te résignes – à force de les entendre se lamenter comme des perdus – à leur faire des maudites toasts au nutella tout en négociant d’arrache-pied pour qui aura la chance d’avoir la satanée assiette bleue. Parce qu’une toast dans l’assiette jaune, c’est poison, comme ton plus vieux vient de l’annoncer aux deux autres.
Vos activités
Ton rêve
Comme c’est congé aujourd’hui, tu te dis que c’est la journée parfaite pour sortir les kits de bricolage compliqués reçus à Noël dernier et prendre enfin le temps les faire avec les enfants. Tu as aussi l’idée de génie de faire un après-midi jeux de société, tu ne les sors tellement pas souvent de leur boîte avec votre vie folle. Les enfants seront vraiment contents que tu prennes le temps de jouer avec eux, pour une fois. Ils te le reprochent souvent, d’ailleurs. C’est donc aujourd’hui que tu remédies à cette situation!
La réalité
Comme c’est congé aujourd’hui, tu proposes aux enfants de jouer avec eux. Mais ils ne t’entendent pas : ils sont ben que trop occupés à s’obstiner pour l’*sti de poste de télé qu’ils vont écouter. Pas comme si le choix était facile : une émission où ça parle trop aigu pis ça hurle ou une autre ou ça parle aigu pis ça chante trop. Pis c’est là que tu te rends compte que tu vas passer ta journée à gérer des chicanes inutiles pis du temps d’écran. Parce que la tablette pis l’ordi, eux autres, ils seront pas en congé. Tu ne seras presque pas étonnée quand ta fille va te dire en se plaignant comme une princesse en détresse que c’est vraiment plate aujourd’hui pis qu’elle veut absolument inviter une amie.
C’est là que tu vas avoir hâte à 20h00.
Lâche pas la mère, il est juste 10h00. D’ici ce soir, tu en auras de beaux moments avec tes p’tits, promis.
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